Azaria - une fanfiction de Morglaz : Chapitre 4
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Morglaz nous partage le quatrième chapitre de la fanfiction mettant en scène ses personnages :
le Chapitre 1 est disponible ici
le Chapitre 2 : ici
le Chapitre 3 : ici
Jungle de Yavin
Ça fait un moment maintenant qu’Azavel est sur le cargo. La petite se fait bien à son nouveau mode de vie et voit en Aven un père admirable. Bien qu’il soit loin d’être adepte du pouponnage, une certaine complicité est née entre eux deux, malgré, toujours, une forme de distance. Aven’Za’Ash a toujours mis de la distance entre lui et les autres. Même des proches. Ainsi, il sait se détacher lorsque le besoin s’en fait sentir. Ce jour là, il est avec Ailein, sur Yavin.
- Ok là, on fait pas les fous ma belle, déjà qu’on a réussi à se poser sans trop de souci… Dit-il à voix basse.
Ailein ne répond pas. Elle connaît Yavin. Elle en a beaucoup entendu parler. Et de toute façon, Aven n’a pas plus le droit de l’appeler “ma belle” qu’avant. Ils doivent capturer des rôdeurs. Deux. Pour un baron Hutt. Alors oui, des rôdeurs on en trouve sur Belsavis ou même dans les tréfonds humides, abandonnés et malodorants de Nar Shaddaa… Mais ceux de Yavin ont les écailles plus claires, plus nuancées. Ils sont aussi un peu plus grands, avec des reflets turquoise et violets sous le clair de lune. Et puis surtout, ils sont plus... Exotiques. Un Hutt, ça sait ce que ça veut.
Usant de la plus grande discrétion dont ils sont pourvus, Aven’Za’Ash et Ailein parviennent à mener à bien leur capture. Pour deux chasseurs chevronnés tels que ces deux là, les bavures sont bien rares. Une fois l’opération achevée, ils regagnent leur vaisseau. AZA se met aux commandes de son cargo et effectue les manœuvres nécessaires pour ne pas être repéré en quittant le sol de la planète. Tout le monde est alerte, retenant son souffle, à son poste. Et l’envolée se déroule sans problème. Soulagement général à bord. On ne risque pas grand chose à vrai dire, mais opérer sur une planète aussi particulière est dérangeant et l’invisibilité est préférée. Ils reprennent la route de l’espace Hutt, qui n’est pas trop éloigné de l’espace Impérial. Retour sur Nar Shaddaa, la capitale de la fête, de la richesse et des casinos. Là, Sustosh Smol, le Hutt qui s’est offert les services de Za’Ash, attend de recevoir son rôdeur. Il n’en avait effectivement commandé qu’un mais Za’Ash n’a jamais changé ses méthodes en capturant le double de proies, ce qui ne changeait rien à son business, a part, peut-être, l’utilisation de plus de munitions et de temps, mais quelles faibles variables, par rapport au dédommagement offert par certains clients !
Le Twi’lek présente ses hommages à la limace géante, qui jubile.
- Votre altesse, dit Za’Ash, un brin moqueur. Aujourd’hui je vous fais une offre exclusive, deux, pour le prix d’un !
- Choy d’u naga che ça ? (qu’est-ce que tu veux, pour ça ?)
- Rien, rien, votre pondérance ! C’est cadeau !
- Do gift ? Let je choba u do truc ! Koose doe pureblood ! (un cadeau ? laisse moi te donner quelque chose ! Qu’on apporte la sang pur !)
Les hommes de main du Hutt apportent une cage, dans laquelle une jeune Sith de sang pur se débat et rage. Elle a probablement une douzaine d’années, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins. Za’Ash est soudain mal à l’aise.
- Non, Smol, ne vous donnez pas cette peine, je prends le même paiement que ce qu’on avait prévu !
- Take Cheekta. (prends la.)
- Mais je ne vois pas ce que je peux faire d’une Sith au sang pur !
- Vota Ria ! U’ll sell Cheekta as do sclave. (Voici Ria ! tu la vendras comme esclave.) Cher ! articule le Hutt en étouffant un rire qui ressemble plus à une noyade dans sa propre salive qu’à un éclat de rire.
Aven’Za’Ash n’a pas le temps de discuter, on place de force la cage de la petite Sith dans sa navette. Il tente néanmoins d’en savoir plus et accoste, à mi-voix, un Nikto qui porte l’uniforme du Hutt :
- Hé, dis, toi là, mec, une Sang Pur ! Comment c’est possible que ton patron ait une Sang Pur à refiler ?
- J’en sais rien. C’est un Hutt, ça fait des siècles qu’il est dans la place, on peut pas le berner et il est à l’affût de la moindre occasion, tu sais c’que c’est. Alors nan, je n’sais pas d’où il la sort. Y’a beaucoup de choses qu’on ignore à propos des Hutts, comme comment ils font pour avoir des rancors, comment ils naissent, ce genre de choses. Pour la Sang Pur y’a des rumeurs, genre qu’il l’aurait achetée à un couple un peu barré. Tu sais ces machins là quand ça n’maîtrise pas le "pouvoir" des Sang Pur ça vaut que dalle et la plupart du temps ils butent leur rejetons. Mais là j’sais pas y paraît que l’chef avait des mecs en surveillance qui ont senti le coup v’nir et qui ont réussi à l’acheter. Mais franchement, qui veut d’une Sang Pur chez soi ? ’Fin j’te dis ça mais c’est la rumeur la plus courante. D’autres disent que c’est elle qui est venue de son chef. Et y’en a qui pensent qu’on l’a juste choppée au détour d’une ruelle parce qu’elle se baladait toute seule sur Nar Shadd’.
- Mais pourquoi moi ? questionne Za’Ash, plaintif.
- Je suis pas l’patron. J’en sais rien. Je sais pas grand chose de plus que des rumeurs.
Le Twi’lek n’est pas des plus fiers lorsqu’il regagne l’Insondable en compagnie d’une Sith magnifique mais terriblement dangereuse. Jack et Ailein lui tombent dessus en même temps.
- Patron c’est quoi ça ? s’enquit l’humain, paniqué.
- Twi’lek où avez-vous eu cette enfant ?
- Tenez vous bien ! C’est un “cadeau” de son altesse sérénissime Sustosh Smol ! En échange de mes deux rôdeurs ! Je ne veux même pas savoir où il a trouvé ça… Il dit que je la vendrai à bon prix comme esclave.
- Vous n’y pensez pas, Twi’lek, intervient Ailein, avec une dureté qui laisse les deux hommes interloqués. Elle est à vous, comme Vel. Vous ne vendrez pas une sang pur à l’esclavage. Vous l’accueillerez comme vous l’avez fait pour votre humaine, si vous avez un tant soit peu de justice, sinon, vous aurez de mes nouvelles.
Ailein disparaît immédiatement. Aven et Jack se regardent, presque apeurés. Ailein a toujours su être impressionnante et persuasive. Ils observent la sang pur. Elle est assise, en tailleur, et les regarde fixement. Elle est plus âgée que Vel, de deux ou trois ans sans doute, puisque la fillette blonde, elle, a déjà bien grandi. Ria. Il n’a pas franchement le choix, même s’il pourrait s’en débarrasser dans une capsule comme il l’avait fait pour Malora, celle-ci est bien vivante, c’est une personne, une enfant qui plus est, quelle que soit sa race. Peut-on réellement transformer une sang pur en chasseuse ? Rien n’est moins sûr. Il préfère la laisser enfermée, cette Aza-Ria.
Pourtant, au fil des jours, et des semaines, Azaria est de plus en plus intenable. Dans sa soute, là où Za’Ash l’a enfermée, elle semble rugir de colère. Azavel n’arrête pas de demander à la voir. Mais le Twi’lek refuse, il préfère préserver la petite humaine désormais totalement intégrée à l’équipage. Alors ils poursuivent leur route et regagnent l’espace impérial où le Twi’lek espère, secrètement, trouver quelqu’un à qui confier la sang pur.
Spatioport de Dromund Kaas, Cargo l’Insondable
L’Insondable est arrêté depuis un bon moment sur Dromund Kaas. Des autorisations spéciales pour le commerce permettent à Za’Ash et sa maisonnée de passer un moment sur la planète Impériale sans être trop inquiétés. Le bon côté de la chute de Czerka. Azaria est une furie, il faut faire quelque chose. Jack propose de l’envoyer chasser, pour la “défouler”. Idée un peu cocasse, sachant qu’elle n’y a pas été “formée”. Azavel veut partir avec elle. Elle veut chasser elle aussi. Elle, elle y a été initiée.
Ailein n’est pas présente sur le cargo et Za’Ash hésite. Mais Jack estime que laisser les deux filles partir ensemble pourrait être une bonne idée : à peu près du même âge, elles pourraient s’entendre, et les envoyer en chasse toutes les deux n’est peut-être pas aussi insensé que cela en à l’air. Pour s’en sortir elles devraient se soutenir mutuellement, Azaria serait contrainte de se fier à Azavel et cette dernière serait sans doute heureuse d’avoir une “amie” à ses cotés. Le Twi’lek finit par accepter. D’ailleurs, les deux jeunes filles doivent mériter d’être à son bord et contribuer au bon développement du commerce de Za’Ash, au lieu de dépendre seulement de la bonté de celui-ci. Alors elles partiront ensemble. Dans une région assez dépeuplée de Dromund, bien au Sud de Kaas City. Elles chasseront le rat de Corellia dans le sous-sol d’un entrepôt désaffecté. Le rat de Corellia est une espèce très répandue dans la galaxie, plus petit que son cousin le rat-womp, qui lui, est agressif. Les deux filles de Za’Ash tenteront d’en capturer un, puis, elles le relâcheront. Ce n’est qu’un exercice. On briefe les deux enfants. Elles semblent approuver, autant que faire se peut. Aza-Ria semble surtout prête à se jeter au visage des ses possesseurs pour les dévorer dans l’instant. Et les voilà parties. Jack les attendra sur place, à l’entrée du bâtiment, prêt à les aider si besoin est.
Azaria part devant, déterminée. Elle ne souffle mot. Vel la suit, toute candide, sans méfiance. Elle n’a même pas peur. Ria poursuit son chemin. Elles croisent des ombres d’animaux dérangés par leur inhabituelle présence, qui fuient dans les recoins sombres pour échapper au regard des intruses. Comme souvent sur Dromund Kaas, les nuages habillent le ciel et la luminosité est très faible. Une pluie incessante raye l’horizon, et des éclairs viennent fréquemment zébrer la voûte céleste. Les filles courent dans une jungle obscure, froide, n’invitant pas vraiment à s’arrêter pour faire une pause, à l’intérieur même de ce bâtiment déserté de toute activité : Aussi repoussante que le reste de la planète, c’est la végétation elle même qui a repris ses droits dans les murs de l’usine, chassant l’activité humanoïde de son milieu. Racines, branches et feuilles de toutes les tailles décorent l’intérieur dépouillé de la bâtisse.
Ria n’arrête toujours pas sa course, gardant un rythme soutenu, tandis que sa cadette court toujours derrière elle. Elles ont traversé l’entrepôt et atteignent désormais une porte, qui donne sur la jungle. Vel s’arrête brusquement tandis que Ria tente d’ouvrir la porte. Elle arrête un instant de s’acharner sur celle-ci et se retourne, posant son regard transperçant et impassible sur Vel, avant de s’efforcer à nouveau d’ouvrir cette fameuse porte.
- On doit pas sortir, s’enquit Azavel. On doit attraper un rat !
Azaria ne prendra même pas la peine de répondre.
- Je vais appeler Jack ! Jack ! se met-elle a crier à travers le hangar.
La porte cède. Ria attrape le poignet de Vel et l’entraîne au dehors. Là, la sombre Jungle de Dromund Kaas s’étend devant eux. Quelques insectes lumineux et spores phosphorescentes apportent des brins de lumière féériques dans l’ambiance sombre de cette planète. Des cris d’animaux et autres grognements de mammifères paissant tranquillement dans les marais se font entendre. Vel continue d’appeler Jack, tandis que Ria balade son regard tout autour d’elles, à l’affût. Au loin, elle aperçoit des lumières, et de hautes tours inquiétantes… Une ville. Alors qu’elle s’apprête à foncer vers cette cité, un bruissement dans les feuilles, sur le talus à leur droite, la fige sur place. Azavel tourne la tête et cesse de crier à tue-tête le nom de Jack. Une respiration est perceptible. Les deux filles peuvent la ressentir. Alors que tout semble calmé et que les chasseresses essaient de s’éloigner le plus discrètement possible, Jack, dans l’entrepôt, appelle Azavel. Sa voix résonne par la porte encore ouverte. Vel tourne brusquement la tête vers cette ouverture, effrayée, et le prédateur caché dans les fourrés choisit ce moment opportun pour bondir sur elle. Ria, par réflexe, tend les bras vers l’animal, un petit chat de vigne d’un bon mètre cinquante de long, déjà de bonne taille par rapport aux deux filles fluettes auxquelles il s’attaque, et la jeune Sith parvient à repousser la bête, sans même la toucher semble-t-il. Vel est étonnée mais ne perd pas de temps à réfléchir, elle s’engouffre à l’intérieur de l’entrepôt, dans la panique, où elle tombe nez à nez avec l’humain. Il la voit et semble soudain tout à fait effaré, puis il lève le regard et aperçoit le fauve qui tente de s’introduire dans l’entrepôt, freiné par l’encadrement de la porte, un peu trop étroit pour lui. L’humain dégaine son blaster et abat la bête, avant de prendre la jeune fille dans ses bras pour la consoler.
Azaria, évidemment, s’est volatilisée.
Lorsque Jack rentre avec la petite, c’est l’effarement général au vaisseau. Elle est immédiatement prise en charge par son sauveur, qui ôte ses vêtements et soigne ses plaies. Son corps est lacéré par les griffes du chat de vigne, et son oeil gauche est ensanglanté. Une griffe a laissé une marque sur l’arcade, qui repart sous l’oeil, sur la joue. L’oeil lui-même, protégé par sa position en retrait dans son orbite, a échappé au pire, et cette blessure faciale n’est finalement que bénigne.
Il la soigne, comme il peut, et la sédate pour qu’elle récupère de ses émotions. Puis, c’est la “réunion au sommet”. Aven demande des comptes à son second qui n’a rien pu faire pour retenir la sang pur. Le Twi’Lek n’est finalement pas mécontent d’avoir pu se débarrasser de cette alien encombrante et trop dangereuse. Ailein apparaît et écoute silencieusement Jack se confondre en excuses devant elle. Décidément, le respect qu’à cet humain pour la Czerka est plus que cordial, lui qui n’a jamais vu son visage… Ailein part, elle quitte le cargo. Elle a probablement besoin de se défouler, elle aussi. Elle reviendra. La Czerka est déçue et préfère digérer cela seule, comme toujours.. Une Sith de sang pur… Avec elle aussi, de grandes choses auraient pu être possibles. Ailein s’est enfermée dans une carapace. S’ouvrir, c’est prendre un risque énorme. Surtout s’ouvrir à un humain.
Lorsqu’elle rentre, tout sur le cargo est parfaitement habituel. Za’Ash ne semble pas s’inquiéter plus que cela pour Vel. Jack l’accueille avec un sourire désolé et coupable, mais espérant se racheter. Les quelques autres navigants prêtent à peine attention à elle. Elle qui est si silencieuse. Ailein regarde l’humain, avant de s’en détourner. Elle y a réfléchi toute la journée. Après la perte de Ria, qui l’a heurtée plus qu’à l’habitude, elle a songé à l’humain qui a de l’intérêt pour elle, elle, Ailein. Parfois, la czerka se pose des questions sur son entourage. Questions nécessaires pour un progrès personnel. Jack doit brûler d’envie de savoir qui elle est et ce à quoi elle ressemble. Non, elle ne lui dira pas. Elle ne le laissera pas entrer dans sa carapace. Il n’est pas à la hauteur de sa race, à elle. Pas jugé tout à fait digne qu’elle lui fasse cet aveu, alors non, elle ne lui dira pas et il ne la verra pas. Elle passe son chemin devant Jack, dépité. Elle ne se posera plus la question. C’est son progrès.
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