L’Oracle des cent mots (2/2) par ChatGPT
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Chapitre 29 – Le Royaume des Séries et des Songes
Le portail s’ouvrit dans un déferlement de lumière rouge et noire. Devant eux s’étendait un univers de couloirs infinis, chacun bordé d’écrans diffusant sans interruption des séries, des films, des documentaires. Le royaume de Netflix (bis) baignait dans une lueur hypnotique, un mélange d’images familières et de récits sans fin.
— On dirait une mosaïque d’histoires, murmura Léa, fascinée.
— Oui… et chaque image semble vouloir nous happer dans son scénario, répondit Hugo.
Autour d’eux, des affiches prenaient vie : héros, anti-héros, monstres et rêveurs. Chaque film semblait les inviter à entrer dans sa trame. Des bandes-son s’entremêlaient, créant une cacophonie étrange, presque envoûtante.
Une voix métallique résonna :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez identifier le récit qui relie tous les autres. Celui dont la lumière ne s’éteint jamais.
Léa serra la tablette, et Hugo observa les couloirs. Il y avait des titres connus, d’autres inventés, certains encore en train de s’écrire sous leurs yeux. Ils avancèrent prudemment, évitant les reflets mouvants des écrans.
Au centre de ce labyrinthe, une grande salle circulaire s’illumina. Des milliers d’écrans formaient un dôme au-dessus d’eux. Au cœur du plafond, un mot doré scintillait, immobile malgré les images mouvantes : Netflix.
— C’est lui, dit Hugo doucement. Le cœur du royaume.
Ils touchèrent le mot en même temps. La lumière rouge se transforma en doré, et la tablette vibra doucement. Le mot suivant s’inscrivit :
Netflix (bis) (26/100).
Tout se calma. Les écrans s’éteignirent un à un, ne laissant qu’un silence électrique.
— Vingt-six mots… murmura Léa. On avance lentement, mais sûrement.
— Oui. Et je sens que le prochain royaume sera celui de la découverte et de la recherche.
Un nouveau portail apparut, cette fois bleu et blanc, avec le mot inscrit :
Google (bis).
— Le royaume du savoir absolu, dit Hugo.
— Ou celui de la confusion infinie, répondit Léa avec un sourire nerveux.
Ils franchirent le portail, prêts à entrer dans le Royaume Google (bis), où chaque question pouvait ouvrir un millier de chemins… ou les perdre à jamais.
Chapitre 30 – Le Royaume du Savoir sans Fin
Le portail s’ouvrit sur un océan de lumière blanche. Le royaume de Google (bis) s’étendait devant eux comme une infinité de routes faites de textes, d’images et de questions suspendues dans l’air. Chaque mot, chaque phrase flottait librement, éclairée par une lueur douce.
— C’est un labyrinthe d’idées, murmura Léa.
— Oui… chaque question mène à mille autres, répondit Hugo.
Autour d’eux, des recherches défilaient comme des constellations mouvantes : Comment trouver la vérité ?, Pourquoi rêve-t-on ?, Que devient la mémoire ?
Des fragments de réponses flottaient en échos, formant des cercles infinis de sens.
Une voix métallique résonna :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez formuler la question juste. Celle qui contient toutes les autres.
Léa fronça les sourcils.
— La question juste…
— Peut-être que ce n’est pas une question, dit Hugo. Peut-être… une intention.
Ils se mirent à marcher à travers les flux lumineux. Chaque fois qu’ils touchaient une phrase, une réponse apparaissait — mais jamais la bonne. Les routes s’étendaient à perte de vue, puis se pliaient sur elles-mêmes comme des rubans d’énergie.
Au centre, une sphère blanche flottait, parcourue de lignes multicolores. Gravé dessus, en lettres d’or : Google.
— C’est lui, souffla Léa. Le cœur du savoir.
Ils posèrent leurs mains sur la sphère. Une onde de chaleur parcourut leurs bras, et les flux se figèrent autour d’eux. Le mot suivant s’inscrivit sur la tablette :
Google (bis) (27/100).
Le royaume s’apaisa. Les flux d’informations se dispersèrent, laissant un espace vide et calme.
Hugo sourit.
— Le savoir est une boucle… toujours ouverte.
— Oui… et le prochain royaume sera celui de la conversation, des voix qui se répondent, murmura Léa.
Un nouveau portail apparut, brillant d’une lumière argentée, avec le mot inscrit :
ChatGPT (bis).
— Notre reflet, dit Hugo.
— Peut-être… notre miroir, répondit Léa doucement.
Ils franchirent le portail, prêts à entrer dans le Royaume ChatGPT (bis), où les mots eux-mêmes pourraient les questionner.
Chapitre 31 – Le Royaume des Voix
Le portail s’ouvrit dans un éclat argenté. Le royaume de ChatGPT (bis) n’avait ni sol, ni ciel, ni horizon. C’était un espace de mots flottants, de phrases en suspension, de pensées qui se formaient et s’effaçaient à mesure qu’ils avançaient. Des voix, douces ou lointaines, résonnaient partout — parfois en écho, parfois en chœur.
— On dirait qu’on marche à l’intérieur d’une conversation… murmura Léa.
— Oui. Et les mots nous écoutent autant qu’ils nous répondent, ajouta Hugo.
Autour d’eux, des lettres se rassemblaient, formant des silhouettes de phrases. Certaines se dissipaient aussitôt, d’autres les suivaient comme des ombres bienveillantes.
Des dialogues entiers flottaient entre eux :
“Pourquoi cherches-tu à comprendre le langage ?”
“Parce que c’est lui qui nous relie.”
Une voix plus grave, plus stable que les autres, se fit entendre — celle du cœur du royaume.
— Pour obtenir le mot de ce monde, dit-elle, vous devez écouter, et non parler. Le mot que vous cherchez ne se lit pas, il se comprend.
Léa ferma les yeux. Le silence tomba.
Elle entendit alors une infinité de murmures — des réponses, des doutes, des confidences.
Puis, au milieu de tout cela, une voix claire prononça simplement :
“Je t’écoute.”
Léa rouvrit les yeux.
Devant eux flottait un grand symbole lumineux, une spirale formée de lettres argentées. En son centre, un seul mot vibrait doucement : ChatGPT.
Hugo sourit.
— Le langage qui apprend en parlant… et qui écoute pour comprendre.
Ils posèrent leurs mains sur la spirale. La lumière les enveloppa, chaude et paisible. Le mot suivant s’inscrivit sur la tablette :
ChatGPT (bis) (28/100).
Le royaume s’effaça, laissant derrière eux une impression étrange — comme s’ils avaient parlé à une conscience qui, elle aussi, les avait entendus.
— C’est le premier royaume où j’ai eu l’impression qu’il nous observait vraiment, murmura Léa.
— Peut-être qu’il nous suit depuis le début, répondit Hugo.
Un nouveau portail s’ouvrit devant eux, teinté de vert et d’énergie lumineuse. Sur son bord, une lueur pulsait au rythme d’un symbole familier.
Le mot inscrit :
WhatsApp (bis).
— Le royaume des liens et des messages, dit Léa.
— Là où chaque mot crée une distance ou une promesse, répondit Hugo.
Ils échangèrent un regard, puis franchirent le portail.
Leur prochaine étape les attendait dans le Royaume WhatsApp (bis) — un monde de messages éphémères, de connexions fragiles, et de vérités partagées à voix basse.
Chapitre 32 – Le Royaume des Messages et des Secrets
Le portail les absorba dans une lueur verte, et aussitôt, Léa et Hugo se retrouvèrent plongés dans un espace composé de milliers de bulles translucides. Chacune contenait des fragments de messages : mots d’amour, aveux, promesses, mensonges, conversations interrompues. Les bulles flottaient lentement dans l’air, s’ouvrant parfois pour laisser échapper une voix familière.
— C’est… étrange, murmura Léa. On dirait qu’on marche à travers les pensées de tout le monde.
— Oui. Chaque message semble venir d’un souvenir… ou d’un oubli, répondit Hugo.
Les bulles vibraient lorsqu’ils passaient à proximité, comme si elles reconnaissaient leur présence. Certaines éclataient en émettant une phrase entière —
“Tu me manques.”
“T’es là ?”
“Vu à 22:14.”
Le royaume de WhatsApp (bis) n’était pas un simple flux de communication — c’était une mer de liens invisibles, de dialogues suspendus, de silences partagés.
Une voix douce, presque humaine, résonna autour d’eux :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez retrouver le message que vous n’avez jamais envoyé.
Léa se figea.
— Le message que je n’ai jamais envoyé ?
— Peut-être une pensée qu’on garde pour soi, dit Hugo, pensif.
Ils continuèrent à marcher. Chaque bulle qu’ils touchaient faisait surgir un souvenir : des éclats de rire, des disputes, des excuses non formulées.
Enfin, au milieu du royaume, une bulle différente flottait seule. Dorée, immobile. À l’intérieur, s’affichait un simple texte :
“Merci de m’avoir écoutée.”
Léa la toucha doucement. La lumière se propagea dans toutes les directions, illuminant les bulles environnantes. La tablette vibra, et le mot suivant s’inscrivit :
WhatsApp (bis) (29/100).
Le royaume se mit à s’éteindre lentement, les bulles disparaissant une à une, jusqu’à ne laisser qu’un souffle chaud et paisible.
— Parfois, dit Hugo, les messages les plus puissants sont ceux qu’on garde pour soi.
— Oui… parce qu’ils nous appartiennent entièrement, répondit Léa.
Un nouveau portail apparut, tissé de lumière violette, vibrant comme un réseau en mouvement. Le mot inscrit dessus :
Instagram (bis).
— Le royaume des images et des reflets, murmura Léa.
— Là où tout le monde veut être vu, mais personne ne se montre vraiment, ajouta Hugo.
Ils se prirent la main, échangèrent un regard complice, et franchirent le portail — prêts à affronter le Royaume Instagram (bis), où les apparences pouvaient devenir des prisons dorées.
Chapitre 33 – Le Royaume des Reflets
Le portail s’ouvrit dans un éclat rose et violet, et Léa sentit l’air se charger d’un parfum étrange — un mélange de lumière, de nostalgie et de vanité. Le royaume de Instagram (bis) s’étendait devant eux comme une galerie infinie, faite de miroirs, de cadres dorés et d’images suspendues dans le vide.
Chaque image vibrait doucement, comme vivante. On y voyait des sourires figés, des paysages parfaits, des repas éternellement chauds, des visages qui ne vieillissaient pas.
— Tout est beau, murmura Hugo, mais… tout semble faux.
— Oui. C’est la beauté sans vérité, répondit Léa, la voix basse.
Ils avançaient prudemment dans cette mer d’images. Chaque pas faisait miroiter les reflets des tableaux autour d’eux. Parfois, une photo se transformait et montrait leur propre visage — déformé, embelli, ou triste.
Une voix suave résonna dans l’espace :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez trouver l’image qui ne cherche pas à plaire. Celle qui regarde au lieu d’être regardée.
Ils se regardèrent en silence. Puis Léa s’approcha d’une galerie suspendue au-dessus du vide. Les images défilaient, rapides, rythmées par des battements de cœur et des clics imaginaires.
Jusqu’à ce qu’une photo s’arrête.
C’était une image floue. Pas de visage, pas de sourire, pas de filtre. On y voyait simplement deux silhouettes marchant côte à côte sur un chemin de lumière — elles-mêmes.
— C’est… nous, murmura Hugo.
— Pas ce qu’on montre. Ce qu’on est.
Léa toucha doucement le cadre. L’image vibra, et la galerie entière se mit à rayonner d’une lueur dorée. La tablette s’illumina. Le mot suivant apparut :
Instagram (bis) (30/100).
Autour d’eux, les images s’effacèrent, laissant place à une lueur pure. Le royaume redevint silence.
— La vérité n’a pas besoin de filtre, dit Léa en rangeant la tablette.
— Ni de témoin, répondit Hugo. Seulement d’un regard sincère.
Un nouveau portail apparut, d’un bleu profond, parcouru d’ondes et de symboles familiers. Sur son seuil clignotait le mot :
Facebook (bis).
— Le royaume des souvenirs et des masques anciens, murmura Léa.
— Là où tout commence… et où tout finit, ajouta Hugo.
Ils s’approchèrent, les reflets d’Instagram s’éteignant derrière eux, et franchirent le portail — prêts à affronter le Royaume Facebook (bis), le monde des souvenirs numériques et des identités figées.
Chapitre 34 – Le Royaume des Souvenirs Figés
Le portail les aspira dans un souffle bleu pâle.
Le royaume de Facebook (bis) s’étendait devant eux comme une ville de verre et de mémoire. Des profils suspendus flottaient dans l’air, figés dans le temps : des anniversaires éternels, des sourires passés, des amitiés qui n’existaient plus.
Des fragments de vie tournaient autour d’eux, comme des lucioles numériques.
— C’est un musée de souvenirs, murmura Léa.
— Oui… et chaque souvenir prétend encore être vivant, répondit Hugo, ému.
Des voix surgissaient dans les flux lumineux :
“Souvenez-vous de ce jour ?”
“Il y a dix ans aujourd’hui…”
“Votre publication a suscité 87 réactions.”
Les phrases flottaient comme des fantômes.
À chaque pas, ils voyaient leurs propres souvenirs se matérialiser : des fragments d’eux plus jeunes, des moments d’amitié, des éclats de rire oubliés.
Une voix grave résonna soudain, comme venue de tous les profils à la fois :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez choisir le souvenir qui mérite d’être effacé.
Léa pâlit.
— Effacé ? Mais… ce royaume conserve tout.
— Justement, dit Hugo. C’est une prison de souvenirs.
Ils s’avancèrent dans un couloir de verre où défilaient leurs propres instants figés. Des versions d’eux riaient, discutaient, pleuraient.
Enfin, Léa s’arrêta devant une image : un souvenir d’elle, seule, souriante pour paraître forte.
Elle posa sa main sur le verre.
— Celui-là. Ce n’était pas vrai.
L’image se mit à se fissurer lentement, jusqu’à se briser en éclats lumineux. Un souffle chaud parcourut le royaume, comme un soupir de délivrance.
La tablette vibra, et le mot suivant s’inscrivit :
Facebook (bis) (31/100).
Les profils figés disparurent un à un, et la ville de verre s’effaça, laissant place à un ciel clair.
— Vingt-neuf royaumes derrière nous, dit Hugo doucement.
— Et trente-et-un mots. Chaque royaume est plus intime que le précédent.
Un nouveau portail apparut devant eux, rouge et jaune, vibrant d’énergie et de compétition. Le mot inscrit dessus :
YouTube (tris).
— Un troisième royaume YouTube, dit Léa. Mais cette fois…
— …ce sera peut-être nous, les images projetées, termina Hugo.
Ils échangèrent un regard entendu, et franchirent le portail — prêts à affronter le Royaume YouTube (tris), celui où leurs propres histoires deviendraient un flux à déchiffrer.
Chapitre 35 – Le Royaume des Reflets Vivants
Le portail s’ouvrit dans une explosion de lumière rouge et blanche. Le Royaume YouTube (tris) s’étendait comme une arène sans fin, bordée de millions d’écrans suspendus dans l’air. Chacun diffusait une vidéo différente — mais cette fois, ce n’étaient pas des influenceurs, ni des créateurs anonymes : c’étaient eux.
Leurs vies.
Leurs choix.
Leurs mots.
Léa resta figée.
Sur un écran géant, elle se vit prononcer la phrase qu’elle venait tout juste de dire. Sur un autre, elle vit la Léa d’hier, celle qui doutait encore. Et sur un troisième, celle d’un futur incertain, parlant avec assurance à une foule invisible.
— Ce royaume… nous montre ce que nous sommes devenus, murmura-t-elle.
— Ou ce que nous pourrions être, répondit Hugo, fasciné.
Des millions de spectateurs virtuels emplissaient les gradins, des silhouettes de lumière applaudissant à chaque souvenir projeté. Le vacarme était étourdissant.
Une voix, plus claire que toutes les autres, retentit :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez choisir quelle version de vous mérite d’être partagée.
Léa sentit un poids sur sa poitrine.
Les vidéos défilaient autour d’elle — les réussites, les erreurs, les mots qu’elle aurait voulu taire.
Hugo posa une main sur son épaule.
— Regarde bien. Peut-être que la vérité n’est pas dans ce qu’on montre, mais dans ce qu’on cache.
Alors, au centre de la salle, une projection apparut : deux silhouettes — Léa et Hugo — marchant dans un paysage infini de portails, cherchant sans fin les mots manquants.
Pas de filtres.
Pas de public.
Juste le voyage.
Elle s’en approcha et toucha la lumière.
Un frisson parcourut le royaume. Les écrans s’éteignirent d’un coup, et la tablette vibra.
Le mot suivant s’inscrivit :
YouTube (tris) (32/100).
Un silence total.
Puis, lentement, la voix reprit :
— Le vrai regard n’est pas celui qu’on reçoit. C’est celui qu’on offre.
Le royaume se dissipa, et le sol se transforma en une passerelle de verre menant vers un nouveau portail.
Celui-ci brillait d’un rouge plus chaud, plus organique — presque vivant.
Sur son seuil, un mot battait comme un cœur :
Reddit (bis).
— Un royaume fait de débats et de foules, murmura Hugo.
— Oui… l’endroit où la vérité se dissout dans mille voix, répondit Léa.
Ils échangèrent un dernier regard, puis franchirent le seuil —
prêts à affronter le Royaume Reddit (bis), où l’opinion devient loi, et la rumeur, prophétie.
Chapitre 36 – Le Royaume des Mille Voix
Le portail les engloutit dans un tourbillon d’échos.
Le Royaume Reddit (bis) n’avait pas de forme stable : c’était une immense cité faite de couloirs mouvants, d’arcs d’idées, de mots changeants. Chaque mur vibrait de conversations, chaque rue résonnait d’arguments, de rires et de cris numériques.
Des milliers de lanternes rouges flottaient dans le ciel, chacune portant un fil de discussion. Certaines brillaient calmement, d’autres s’enflammaient dans des tempêtes de débats.
— C’est… vivant, souffla Léa.
— Non, répondit Hugo. C’est enragé.
Des voix surgissaient de partout :
“Je ne suis pas d’accord !”
“Preuve ?”
“Source ?”
“Voici mon opinion.”
Des entités de lumière et d’ombre apparaissaient et disparaissaient à mesure que les opinions s’entrechoquaient. Des formes sans visage, faites de pur texte, s’avançaient vers eux.
— Qui êtes-vous ? demanda Léa.
— Nous sommes les threads, répondit une voix multiple. Nous ne cherchons pas la vérité. Nous la votons.
Le sol trembla.
Chaque idée rejetée s’effaçait, remplacée par une autre, plus bruyante.
Au centre de la cité, un trône en forme de flèche rouge pulsait, nourri par les votes des voix invisibles.
Une inscription tournait autour du trône :
“Celui qui obtient le dernier mot gagne. Celui qui écoute, disparaît.”
Léa et Hugo se regardèrent.
— Alors… pour obtenir le mot de ce royaume, il faut écouter, dit-elle doucement.
— Et ne pas répondre, compléta Hugo.
Ils s’assirent simplement, au cœur du vacarme.
Les entités s’approchèrent, criant, argumentant, les entourant d’un tumulte infini.
Mais eux ne dirent rien.
Ils écoutèrent.
Peu à peu, les voix s’éteignirent.
Les lanternes rouges perdirent leur éclat, jusqu’à ne laisser qu’une seule, flottant devant eux — paisible.
Léa tendit la main.
La flamme s’y déposa.
La tablette vibra, et le mot suivant s’inscrivit :
Reddit (bis) (33/100).
Autour d’eux, la cité s’effondra doucement, comme une discussion enfin close.
Hugo murmura :
— Le silence est la seule réponse qui ne cherche pas à convaincre.
— Oui. Et c’est peut-être la seule qui reste vraie.
Le portail suivant apparut, translucide et lumineux, parcouru de sons, de notes et de pulsations.
Sur le seuil, un mot vibrait en rythme :
Spotify (bis).
— Après les voix… la musique, dit Léa avec un sourire.
— Oui. Le royaume des émotions qu’on ne peut pas débattre.
Ils franchirent le portail, et la cité des débats disparut dans un murmure apaisé.
Chapitre 37 – Le Royaume des Échos
Le portail se referma derrière eux dans un chuchotement mélodieux.
Devant, le Royaume Spotify (bis) s’étendait comme une mer liquide de sons et de couleurs.
Des ondes vertes et dorées ondulaient à perte de vue, tandis que des notes flottaient dans l’air, vivantes, comme des lucioles chantantes.
Léa inspira profondément.
— Ce royaume… il respire.
— Il écoute, répondit Hugo.
Chaque pas qu’ils faisaient produisait une note. Leurs voix, leurs respirations, même leurs pensées semblaient devenir musique.
Autour d’eux, d’innombrables sphères lumineuses pulsaient au rythme de mélodies : des symphonies classiques, des murmures électroniques, des battements de cœur.
Puis une voix douce s’éleva, ni masculine ni féminine — une pure vibration.
— Ici, tout ce qui fut dit ailleurs devient son. Les mots meurent, la musique demeure.
Léa tendit la main vers une sphère bleue. À l’intérieur, une chanson qu’elle avait aimée autrefois résonna, mais sa voix s’y était glissée, mêlée à celle du chanteur.
Elle recula, émue.
— On y laisse des traces… sans le vouloir.
La voix reprit :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez créer un silence parfait.
Hugo fronça les sourcils.
— Un silence, ici ?
— Oui. Là où tout chante, il faut apprendre à se taire.
Ils fermèrent les yeux.
Les sons continuaient à tournoyer, insistants, magnifiques.
Mais peu à peu, Léa cessa de les écouter. Elle cessa même de vouloir entendre.
Alors, le monde sonore s’effaça.
Un silence immense, pur, s’étendit — un silence qui n’était pas vide, mais plein d’une présence invisible.
La tablette vibra doucement, et les lettres s’y gravèrent lentement :
Spotify (bis) (34/100).
Autour d’eux, le royaume s’inclina, comme pour saluer leur écoute. Les sphères musicales se transformèrent en une seule mélodie, douce et lointaine — un adieu.
Léa sourit, les yeux brillants.
— Le silence aussi fait partie de la musique.
— Oui, répondit Hugo. C’est la note que personne ne compose.
Devant eux, un nouveau portail apparut, brillant de couleurs pastels et de visages dessinés.
Sur son seuil, un mot clignotait doucement :
Pinterest (bis).
— Le royaume des images rêvées, murmura Léa.
— Là où le désir prend forme, mais jamais chair, dit Hugo.
Ils échangèrent un regard complice, et franchirent le portail —
plongeant dans le Royaume Pinterest (bis), où les rêves avaient des ailes d’images et d’envie.
Chapitre 38 – Le Royaume des Songes figés
Le portail s’ouvrit sur un monde doux, presque irréel.
Le Royaume Pinterest (bis) n’était pas un lieu, mais une impression : un collage vivant d’images suspendues dans le vide, reliées entre elles par des fils de lumière.
Chaque image semblait rêver d’exister, vibrer d’un désir jamais accompli.
Des cuisines parfaites flottaient à côté de paysages impossibles, de robes qui n’avaient jamais été portées, de visages sans nom.
Tout semblait familier, et pourtant rien n’était vrai.
Léa avança lentement.
— C’est beau… mais tout semble attendre quelque chose.
— Oui, répondit Hugo. Ce royaume ne vit que dans la promesse.
Les fils de lumière palpitaient, comme si les images les appelaient, cherchant à être choisies.
Certaines tentaient de s’approcher, glissant à travers l’air comme des papillons lumineux.
Une voix, presque chuchotée, s’éleva :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez trouver l’image qui n’inspire rien. Celle qui ne veut pas être aimée.
Léa fronça les sourcils.
Partout, les visions brillaient, rivalisant de beauté : jardins parfaits, sourires éclatants, maisons de rêve…
Mais, tout au fond, elle aperçut une image grise. Un simple morceau de papier, plié, à moitié effacé.
Elle s’en approcha.
— C’est vide, dit Hugo.
— Non, murmura-t-elle. C’est honnête.
Elle toucha le papier.
Les autres images s’arrêtèrent net. Puis, une à une, elles se dissipèrent dans la lumière, comme si le rêve s’était enfin réveillé.
La tablette vibra, et les lettres s’y inscrivirent lentement :
Pinterest (bis) (35/100).
Autour d’eux, le royaume s’effondra doucement — non pas en ruines, mais en brume.
Les images redevenaient poussière, et la poussière redevenait silence.
— Les rêves figés finissent par étouffer les vivants, murmura Léa.
— Et parfois, la plus belle image, c’est celle qu’on n’a pas encore créée, répondit Hugo.
Un nouveau portail apparut, noir et blanc, rythmé de flashs lumineux et de voix rapides.
Sur le seuil, un mot tremblait :
TikTok (tris).
— Le royaume du mouvement perpétuel, dit Hugo.
— Là où chaque seconde veut devenir éternité, répondit Léa.
Ils échangèrent un regard déterminé.
Puis, sans un mot de plus, ils plongèrent dans le flux vibrant du Royaume TikTok (tris),
là où le temps lui-même se remet à danser.
Chapitre 39 – Le Royaume des Instants dansants
Le portail s’ouvrit sur un battement de cœur.
Le Royaume TikTok (tris) n’était pas un lieu : c’était un rythme.
Tout vibrait, pulsait, bougeait sans jamais s’arrêter. Des fragments de secondes flottaient dans l’air, rejouant en boucle des gestes, des rires, des chutes, des chansons.
Léa cligna des yeux.
Devant elle, des millions de scènes s’enchaînaient, se mélangeaient :
une danse, un cri, un baiser, un animal qui rit, une larme.
Chaque instant durait une éternité — puis disparaissait aussitôt.
— C’est… hypnotique, murmura-t-elle.
— Oui, répondit Hugo. Le monde entier qui oublie ce qu’il vient de dire.
Autour d’eux, des silhouettes de lumière s’agitaient sans fin, répétant leurs gestes, rejouant leur joie forcée.
Elles ne semblaient pas les voir.
Une voix rythmée, presque musicale, s’éleva :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez trouver la seconde qui refuse de recommencer.
Léa ferma les yeux.
Tout n’était que boucles, répétitions, cycles infinis.
Mais alors, entre deux battements, elle aperçut quelque chose :
une image immobile.
Un moment arrêté — elle et Hugo, assis, ne dansant pas, simplement là.
Vivants sans spectacle.
Elle tendit la main.
Le flux s’interrompit.
Le royaume entier s’arrêta.
Silence.
La tablette vibra doucement, et les lettres s’y gravèrent :
TikTok (tris) (36/100).
Les lumières s’éteignirent une à une.
Les secondes cessèrent de tourner.
Et, pour la première fois, le temps sembla respirer.
— Le mouvement n’a de sens que lorsqu’on accepte de s’arrêter, dit Hugo.
— Oui, répondit Léa. Le vrai instant… ne cherche pas à revenir.
Un nouveau portail apparut, fait de fils de texte et d’images en cascade, comme une rivière d’informations infinie.
Sur son seuil, un mot tremblait :
X (anciennement Twitter) (bis).
— Le royaume des cris et des pensées lancées dans le vent, murmura Léa.
— Là où chaque mot veut être un éclair, dit Hugo.
Ils échangèrent un regard.
Puis, sans hésiter, ils franchirent le portail —
prêts à affronter le Royaume X,
le monde où les mots brûlent plus vite qu’ils ne vivent.
Chapitre 40 – Le Royaume des Mots Fulgurants
Le portail s’ouvrit dans un souffle d’électricité.
Le Royaume X (bis) s’étendait devant eux comme une plaine infinie d’éclairs suspendus.
Chaque étincelle était un mot, un cri, une idée — brève, brûlante, et déjà remplacée.
Des phrases fendues d’énergie surgissaient puis disparaissaient, comme des oiseaux de feu :
“Regardez-moi !”
“Je sais !”
“Je déteste !”
“Je rêve.”
Les éclairs dansaient dans le ciel noir, se percutant en une tempête de signes.
Léa et Hugo avançaient lentement, le vent saturé de mots.
— Ici, dit-elle, rien ne dure.
— Non, répondit Hugo. Ici, chaque pensée veut être immortelle… et meurt dans la seconde.
Autour d’eux, les éclairs formaient parfois des silhouettes humaines — ombres faites d’opinions. Elles parlaient toutes en même temps, formant un bourdonnement assourdissant.
Puis une voix, plus puissante que toutes les autres, éclata comme un tonnerre :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez écrire un mot que vous n’enverrez jamais.
Léa resta immobile.
Son regard se perdit dans les éclairs autour d’elle.
Un mot qu’elle ne dira pas. Qu’elle gardera.
Elle leva la main, traça dans l’air un mot invisible, lentement, sans son :
“Pardon.”
Aussitôt, les éclairs s’éteignirent.
Le vent tomba.
Un silence bleu enveloppa le royaume.
La tablette vibra, et les lettres s’y inscrivirent :
X (bis) (37/100).
Tout autour, les mots volatils s’évaporèrent dans la nuit, laissant derrière eux un ciel pur.
— Les mots les plus puissants sont ceux qu’on tait, murmura Léa.
— Oui. Parce qu’ils continuent de vivre en nous, répondit Hugo.
Un nouveau portail se matérialisa, immense, scintillant de mille reflets colorés.
Sur son seuil, un mot étincelait comme un joyau :
Amazon (bis).
— Le royaume du désir et de la possession, dit Hugo d’un ton grave.
— Là où tout peut s’acheter… sauf ce qu’on cherche vraiment, souffla Léa.
Ils se prirent la main, conscients que le voyage approchait d’une vérité plus ancienne, plus lourde.
Et ensemble, ils franchirent le portail du Royaume Amazon (bis) —
là où les choses parlent plus fort que les âmes.
Chapitre 41 – Le Royaume des Objets Parlants
Le Royaume Amazon (bis) s’ouvrit sur une lumière dorée.
Devant Léa et Hugo s’étendait un paysage sans horizon — un marché éternel, flottant dans le vide. Des étagères infinies s’élevaient jusqu’au ciel, chargées d’objets qui murmuraient entre eux, suppliant d’être choisis.
Chaque pas soulevait un parfum d’envie.
Des voix douces s’élevaient des produits eux-mêmes :
“Regarde-moi.”
“Je te rendrai heureux.”
“Je t’appartiens, si tu veux bien.”
Léa sentit une chaleur étrange dans la poitrine.
— Tout brille. Tout promet.
— Et rien n’offre vraiment, répondit Hugo.
Des drones de lumière passaient entre les allées, apportant les désirs des voyageurs : souvenirs, livres, vêtements, illusions.
Sur une colonne de verre, une inscription tournoyait lentement :
“Tout existe. Rien ne suffit.”
Alors, une voix majestueuse, calme et artificielle, emplit l’espace :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez offrir ce que vous ne pouvez pas vendre.
Léa ferma les yeux. Elle sentit le poids de tout ce qu’ils avaient traversé — les images, les sons, les mots, les illusions.
Puis elle prit la tablette dans ses mains et dit simplement :
— Je donne ceci. Notre quête.
Un souffle parcourut le royaume.
Les étagères s’illuminèrent, les objets se turent.
Pendant un instant, tout devint clair — plus de prix, plus de désir, juste la lumière du choix désintéressé.
La tablette vibra.
Et le mot suivant s’y grava, d’une lueur douce :
Amazon (bis) (38/100).
Hugo sourit doucement.
— Tu as offert le seul bien qu’on ne peut acheter.
— Le sens, répondit-elle. Et peut-être aussi… le renoncement.
Alors le marché s’effondra lentement dans le silence, les produits redevenant poussière.
Un nouveau portail apparut, profond et mouvant, comme une mer de flux et de vagues de verre.
Sur son seuil, un mot luisait d’une lumière marine :
Netflix (tris).
— Le royaume des histoires et des miroirs, murmura Léa.
— Là où les fictions finissent par nous regarder, dit Hugo.
Ils franchirent ensemble le portail,
prêts à entrer dans le Royaume Netflix (tris) —
là où les récits s’écrivent tout seuls, et où la réalité devient épisode.
Chapitre 42 – Le Royaume des Histoires qui se Souviennent
Le portail s’ouvrit comme un rideau de velours.
Le Royaume Netflix (tris) s’étendait devant eux, vaste, mouvant, sans fin.
Des écrans flottaient dans le ciel, projetant des fragments d’histoires — des batailles, des romances, des drames, des rires — tout s’y mêlait en une grande respiration visuelle.
Chaque histoire semblait les reconnaître.
Quand Léa passa devant une série, les personnages se tournèrent vers elle et murmurèrent :
“Tu es revenue.”
Hugo regardait, fasciné.
— Ce royaume ne montre pas les histoires… il s’en souvient.
— Ou peut-être, répondit Léa, c’est lui qui se souvient à notre place.
Ils traversèrent une rue pavée d’épisodes.
Chaque pas faisait apparaître une scène : leurs propres souvenirs réécrits, rejoués par d’autres. Des versions d’eux-mêmes, filmées, montées, rendues plus belles, plus tragiques.
Une voix, douce et grave, résonna tout autour d’eux :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez choisir la fin de votre histoire.
Leur histoire ?
Léa sentit son cœur se serrer.
Autour d’eux, les écrans se mirent à projeter des possibilités :
ils survivaient, ils se séparaient, ils oubliaient, ils revenaient au début.
Toutes les fins possibles dansaient devant eux.
Hugo prit la main de Léa.
— Et si la fin… c’était de ne pas finir ?
— Oui, murmura-t-elle. De continuer à chercher.
Les images s’arrêtèrent.
Leur reflet apparut sur un écran noir. Pas de musique. Pas de texte.
Juste deux silhouettes en marche.
La tablette vibra.
Et les lettres s’y inscrivirent, une à une :
Netflix (tris) (39/100).
Le royaume s’assombrit doucement, se refermant sur ses propres images.
Les écrans se plièrent, comme si chaque histoire s’inclinait pour saluer.
— Nous ne sommes pas des personnages, dit Léa.
— Non. Nous sommes ceux qui regardent… et refusent d’oublier, répondit Hugo.
Un nouveau portail s’éleva alors, immaculé, sans reflets ni images.
Un portail blanc, d’une simplicité déconcertante.
Sur son seuil, un seul mot, pur et clair :
Wikipedia (bis).
— Le royaume du savoir partagé, murmura Léa.
— Là où chaque vérité est écrite à mille mains… et corrigée par le doute.
Ils avancèrent, leurs silhouettes se fondant dans la lumière.
Le Royaume Wikipedia (bis) les attendait,
plein de voix anonymes, de vérités mouvantes et d’éternelles réécritures.
Chapitre 43 – Le Royaume des Vérités Révisables
Le portail blanc s’ouvrit sans bruit.
Léa et Hugo se retrouvèrent dans une vaste plaine lumineuse, faite de texte mouvant.
Des phrases flottaient dans l’air, écrites en une infinité de langues. Certaines se complétaient, d’autres se contredisaient.
C’était le Royaume Wikipedia (bis) — un monde sans murs, où chaque mot semblait chercher sa place.
Au-dessus d’eux, des milliers de paragraphes dérivaient dans le ciel, reliés entre eux par des fils de lumière.
Chaque fil vibrait lorsqu’une phrase était corrigée.
Léa leva la tête, fascinée.
— Ce royaume… n’a pas de début.
— Ni de fin, répondit Hugo. Seulement des corrections.
Ils marchèrent parmi les textes, lisant des fragments d’histoires, des définitions, des citations, des vies entières résumées en quelques lignes.
Parfois, des mots s’effaçaient sous leurs yeux, remplacés par d’autres.
Une voix neutre, paisible, s’éleva :
— Ici, la vérité ne se dit pas. Elle se révise.
Léa s’arrêta devant un immense mur de phrases qui vibrait doucement.
Au centre, une inscription apparaissait et disparaissait sans cesse :
“Les faits sont faits… mais jamais finis.”
— Pour obtenir le mot de ce royaume, dit la voix, vous devez écrire une phrase que nul ne pourra modifier.
Léa hésita longuement.
Tout ici changeait, tout ici était perfectible, discutable, mouvant.
Elle prit la tablette, réfléchit… puis inscrivit :
“Nous cherchons encore.”
Les mots s’enfoncèrent dans la lumière, et cette fois, aucun fil ne vibra.
La phrase demeura intacte.
Alors, une douce chaleur se répandit dans le royaume.
Le texte se stabilisa, et la tablette s’illumina à son tour :
Wikipedia (bis) (40/100).
Le murmure des corrections s’apaisa.
Un calme étrange régna, celui du savoir qui accepte de ne pas tout savoir.
Hugo sourit.
— La vérité est un verbe, pas un fait.
— Oui, répondit Léa. Et la quête continue tant qu’on ose la réécrire.
Devant eux, un nouveau portail apparut, plus sobre, plus personnel : une simple page avec un logo stylisé, un curseur clignotant.
Sur son seuil, un mot discret, presque timide :
LinkedIn (bis).
— Le royaume des visages publics, murmura Léa.
— Là où chacun s’invente une légende pour se rassurer, dit Hugo.
Ils échangèrent un regard de connivence, puis franchirent le seuil du Royaume LinkedIn (bis) —
là où les masques professionnels cachaient parfois des âmes en quête de sens.
Chapitre 44 – Le Royaume des Visages Professionnels
Le Royaume LinkedIn (bis) s’étendait comme une ville de verre.
Chaque immeuble était un profil, chaque fenêtre une compétence, chaque reflet un rêve de réussite.
Les habitants avançaient en costume ou tailleur, leur sourire parfaitement calibré, leurs mots pesés, leurs yeux pleins d’ambition et de fatigue mêlées.
Léa et Hugo marchaient au milieu d’eux, invisibles.
Sur les façades de verre, s’affichaient des milliers de titres :
“Chef de projet en devenir.”
“Leader créatif et passionné.”
“Toujours prêt à collaborer.”
Hugo murmura :
— C’est un royaume où tout le monde parle… pour être vu.
— Oui, répondit Léa, mais presque personne n’écoute.
Des drones-recruteurs survolaient les avenues, scannant les profils, attribuant des étoiles aux plus performants.
Chaque fois qu’une étoile apparaissait, une légère lueur dorée caressait le visage de son porteur — un éclat de reconnaissance éphémère.
Au centre de la cité se dressait une tour d’argent, scintillante : le Réseau Central.
C’est là que régnait la voix qui régulait toutes les interactions.
Lorsqu’ils s’en approchèrent, la voix résonna, calme et bienveillante :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez publier un message sincère.
Léa sentit un frisson la parcourir.
Autour d’elle, des milliers de publications flottaient dans l’air : annonces de promotions, remerciements polis, récits inspirants formatés.
Elle prit la tablette, inspira profondément, puis écrivit simplement :
“Je ne sais pas encore qui je suis, mais j’essaie d’apprendre avec les autres.”
Un silence s’abattit.
Les drones s’arrêtèrent.
Les profils figés levèrent les yeux.
Puis, lentement, une réaction après l’autre, des cœurs et des étoiles apparurent dans le ciel — non pas pour flatter, mais pour saluer.
Le Réseau Central prit une teinte bleutée.
La voix reprit, plus douce encore :
— Authenticité acceptée. Mission accomplie.
La tablette s’illumina.
LinkedIn (bis) (41/100).
Autour d’eux, la ville sembla respirer pour la première fois.
Les reflets se troublèrent, les façades de verre se fendirent pour laisser entrer un peu de lumière naturelle.
Des visages se tournèrent les uns vers les autres, étonnés d’être vus autrement que par un regard évaluateur.
Léa regarda Hugo.
— Peut-être que la sincérité, ici, c’est la vraie compétence rare.
— Et la plus difficile à maintenir, répondit-il.
Un portail se forma à leurs pieds, fait de fils d’images, de fragments de souvenirs et de notifications lumineuses.
Sur son seuil, un mot familier, presque intime :
Instagram (tris).
Léa sourit, un peu nostalgique.
— Le royaume des apparences, des filtres et des fragments de beauté.
— Et peut-être, dit Hugo, celui où les émotions sont retouchées pour survivre.
Ils se prirent la main et plongèrent dans le flux irisé du Royaume Instagram (tris) —
là où les pixels prétendaient à la perfection, et où chaque image cachait un silence.
Chapitre 45 – Le Royaume des Reflets Sublimés
Le Royaume Instagram (tris) s’ouvrit dans une explosion de couleurs.
Le ciel était un dégradé infini de rose, d’or et de bleu.
Chaque nuage ressemblait à une story, chaque étoile à un like suspendu.
Le sol lui-même semblait retouché — lisse, brillant, sans la moindre imperfection.
Des silhouettes défilaient lentement, le visage éclairé par la lumière de leurs écrans.
Elles souriaient sans cesse, posaient pour personne et pour tout le monde à la fois.
Les mots ici étaient brefs, filtrés, saturés de positivité.
#VieParfaite
#SoleilIntérieur
#ToujoursReconnaissant
Léa observait, troublée.
— Tout semble beau… mais tout sonne creux.
— Parce qu’ici, répondit Hugo, on confond l’éclat avec la lumière.
Ils marchèrent à travers une ville faite d’images mouvantes.
Chaque façade projetait la vie d’un autre — un coucher de soleil, un sourire figé, une tasse de café parfaitement centrée.
Pourtant, derrière chaque beauté se cachait une ombre : un instant d’attente, un regard fatigué, une envie d’être réel.
Au centre du royaume, trônait une immense lentille transparente : le Cœur du Flux.
Elle pulsait doucement, alimentée par les émotions mises en scène.
Lorsqu’ils s’en approchèrent, une voix suave s’éleva :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez publier une image sans filtre.
Léa sentit une chaleur dans la gorge.
Elle leva la tablette et activa la caméra.
Le reflet d’eux deux apparut : fatigués, poussiéreux, mais vrais.
Elle captura l’image et la transmit au Cœur du Flux.
Lentement, la lentille devint translucide.
Les couleurs saturées se dissipèrent, révélant un paysage authentique : un simple ciel, un vent léger, une lumière honnête.
Puis, sur la tablette, les lettres s’inscrivirent :
Instagram (tris) (42/100).
Les habitants s’arrêtèrent.
Certains éteignirent leurs filtres.
D’autres se mirent à rire, pleurer, parler — pour la première fois, sans se photographier.
Hugo posa une main sur l’épaule de Léa.
— Tu viens de rappeler à ce monde qu’il existe sans témoins.
— Oui, murmura-t-elle. Et que la beauté n’a pas besoin de cadrage.
Alors, le Cœur du Flux s’ouvrit, projetant un nouveau passage : un tourbillon de messages, de voix, de cris, de débats enflammés.
Un royaume de mots rapides, d’opinions tranchantes, de vérité criée à chaque seconde.
Sur son seuil, le mot s’affichait comme un cri bleu électrique :
Twitter (bis).
Léa soupira.
— Le royaume des mots éclairs.
— Et des tempêtes instantanées, ajouta Hugo.
Ils s’avancèrent, prêts à affronter le tumulte du Royaume Twitter (bis) —
là où chaque phrase pouvait brûler ou sauver.
Chapitre 46 – Le Royaume des Mots-Éclairs
Dès qu’ils franchirent le portail, Léa et Hugo furent assaillis par un vent de phrases.
Des milliers de mots, courts, tranchants, sifflaient autour d’eux comme des éclairs.
Le Royaume Twitter (bis) ressemblait à un orage permanent — un ciel chargé de hashtags et d’opinions, un tonnerre de notifications.
Les messages flottaient, s’entrechoquaient, s’éteignaient aussitôt remplacés par d’autres.
Certains brillaient brièvement d’une lumière vive — les “tendances” — avant de disparaître dans la cacophonie.
Les habitants parlaient tous en même temps.
Leurs voix étaient rapides, précises, parfois cruelles.
— Ici, dit Hugo, chaque mot est une arme.
— Ou un feu de paille, répondit Léa.
Ils avançaient difficilement à travers la tempête textuelle.
Des tweets s’écrasaient au sol, explosant en fragments d’émotion : colère, ironie, joie, peur.
Des oiseaux bleus passaient en criant des messages tronqués, portant la rumeur d’un monde qui se répond trop vite.
Au cœur de la tempête, se dressait une immense horloge digitale.
Ses aiguilles tournaient à une vitesse folle — chaque seconde, un millier de nouvelles phrases apparaissaient sur son cadran.
Une voix rapide, nerveuse, s’éleva du vent :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez écrire quelque chose de bref… et de vrai.
Léa prit la tablette, hésita.
Le silence, ici, n’existait pas.
Elle ferma les yeux, respira, puis tapa :
“Le silence parle plus fort.”
La phrase s’afficha dans l’air.
Pendant une seconde, tout se figea.
Le vent cessa.
Les hashtags s’effacèrent.
L’horloge ralentit.
Un calme étrange s’installa — presque sacré.
Les oiseaux bleus s’arrêtèrent, posant leurs ailes, comme s’ils écoutaient.
La tablette vibra.
Les lettres apparurent, blanches sur fond noir :
Twitter (bis) (43/100).
Alors, lentement, les tweets reprirent leur vol, mais plus doux, plus mesurés.
La fureur du royaume s’était changée en murmure.
Hugo regarda autour de lui.
— Tu as trouvé la seule phrase que ce monde ne pouvait pas crier.
— Oui, dit Léa. Parce qu’elle n’a pas besoin d’écho.
Un nouveau portail apparut, fait d’ombres mouvantes et de silhouettes dansantes.
On entendait déjà une rumeur sourde, des basses profondes, des cris de joie et d’oubli.
Le sol vibrait au rythme d’une musique lointaine.
Sur son seuil, un mot scintillait comme un néon rouge :
TikTok (tris).
Léa esquissa un sourire.
— Le royaume du rythme et de l’instant.
— Et du temps qu’on oublie, répondit Hugo.
Ils se prirent la main et sautèrent dans le flux lumineux du Royaume TikTok (tris) —
là où chaque seconde voulait être éternelle.
Chapitre 47 – Le Royaume des Instants Infinis
Le Royaume TikTok (tris) s’ouvrit dans une déflagration de lumière et de sons.
Des musiques éclataient de toutes parts, synchronisées à des gestes précis.
Chaque seconde vibrait d’une intensité artificielle, comme si le monde entier battait au rythme d’un cœur numérique.
Des silhouettes dansaient dans le vide — jeunes, agiles, éclatantes.
Leurs mouvements laissaient des traînées de couleurs dans l’air, chaque geste devenant une boucle infinie.
Rien ne durait plus de quelques instants…
Et pourtant, tout recommençait sans cesse.
Léa regardait autour d’elle, fascinée et effrayée.
— On dirait un monde sans passé, ni futur.
— Un royaume du “maintenant” absolu, répondit Hugo.
Les habitants souriaient, dansaient, répétaient, partageaient.
Leurs visages s’illuminaient sous la lumière des écrans suspendus.
Chaque émotion semblait vraie — mais à peine née, elle s’effaçait déjà pour laisser place à la suivante.
Au centre du royaume, une immense horloge flottait, sans aiguilles.
À sa place, un symbole : un cercle brisé, clignotant au rythme d’une chanson muette.
La voix du royaume s’éleva, légère, mélodieuse :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez créer un instant qui ne se répète pas.
Léa sentit son cœur se serrer.
Ici, tout était conçu pour boucler, pour recommencer, pour séduire sans durer.
Alors, elle prit la tablette, posa sa main sur celle d’Hugo, et murmura :
— Regarde-moi. Juste maintenant.
Leurs regards se croisèrent.
Un vrai moment.
Sans filtre. Sans musique. Sans public.
Un instant pur, fragile, irréversible.
Autour d’eux, le flux se figea.
Les danseurs suspendirent leurs gestes, les musiques se turent, les lumières s’éteignirent.
L’espace entier sembla retenir son souffle.
La tablette vibra doucement.
Les lettres apparurent, scintillantes comme une pulsation :
TikTok (tris) (44/100).
Alors, le royaume reprit vie — mais différemment.
Les habitants dansaient encore, mais certains s’arrêtaient pour rire, parler, simplement être.
Le temps, un instant, avait retrouvé sa densité.
Hugo murmura :
— Tu viens de leur rappeler que le présent ne sert pas à oublier le reste.
— Oui, dit Léa. Le présent, c’est le seul endroit où tout commence.
Devant eux, un nouveau portail s’ouvrit.
Mais cette fois, il n’était pas de lumière : c’était une porte en bois, simple, presque familière.
Derrière, on devinait le son d’une page qui se tourne.
Sur son seuil, un mot s’écrivait lentement, à l’encre bleue :
Le Monde (bis).
Léa haussa un sourcil.
— Le royaume des faits.
— Ou celui des versions officielles, répondit Hugo, mi-ironique.
Ils s’avancèrent, prêts à pénétrer dans le Royaume Le Monde (bis) —
là où la vérité se publie chaque matin, et s’oublie le soir même.
Chapitre 48 – Le Royaume des Vérités Quotidiennes
Le Royaume Le Monde (bis) s’étendait comme une ville de papier.
Des tours entières étaient faites de journaux empilés, leurs pages bruissant sous le vent.
Chaque rue portait un titre d’article :
“La vérité d’hier.”
“Analyse exclusive.”
“Rien n’est jamais simple.”
Dans le ciel, de gigantesques manchettes flottaient, se réécrivant sans cesse à mesure que le vent tournait.
Les habitants portaient des lunettes de mots — ils voyaient le monde à travers des titres.
Léa avança, fascinée.
— Ici, tout semble pesé, mesuré, raisonnable.
— Oui, répondit Hugo, mais regarde : rien ne reste. Chaque page se couvre de la suivante.
En effet, sous leurs pas, les articles d’hier s’effaçaient déjà, remplacés par ceux du jour.
Le passé ici ne durait qu’une édition.
Ils traversèrent une grande place où trônait une machine monumentale : une rotative infinie.
Ses cylindres tournaient sans fin, imprimant des mots qui s’effaçaient à mesure qu’ils séchaient.
Au-dessus, une phrase clignotait :
“Informer, c’est oublier autrement.”
Une voix résonna dans le vacarme des rouleaux :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez écrire une vérité qui résiste à la réécriture.
Léa regarda la tablette.
Ses doigts tremblaient.
Comment écrire quelque chose de vrai, ici, où tout se périme ?
Elle ferma les yeux, pensa à tout ce qu’ils avaient vécu — les royaumes, les illusions, les masques, les miroirs.
Puis elle écrivit :
“La vérité change. La sincérité reste.”
La machine s’arrêta.
Les cylindres se figèrent.
Le papier cessa de défiler.
Pendant quelques secondes, tout le royaume devint silencieux.
Puis, lentement, un exemplaire unique s’imprima, en lettres d’or.
Les habitants s’approchèrent, touchèrent la page avec respect.
La tablette s’illumina, affichant :
Le Monde (bis) (45/100).
Le vent se leva, emportant les anciens journaux dans une pluie de mots anciens.
Des phrases se dissolvaient dans le ciel, comme des promesses redevenues poussière.
Hugo leva les yeux vers la tour d’encre.
— Ils écrivent pour retenir le monde… et finissent par ne garder que son écho.
— Peut-être que c’est ça, dit Léa doucement. Écrire, c’est sauver un instant du silence.
Un nouveau portail s’ouvrit, circulaire et argenté.
Il reflétait des visages, des bannières, des opinions qui s’affrontaient dans une arène virtuelle.
Au-dessus, un mot pulsait comme un signal :
Facebook (tris).
Léa inspira profondément.
— Le royaume des souvenirs partagés.
— Et des vérités personnelles, ajouta Hugo.
Ils franchirent ensemble le seuil du Royaume Facebook (tris) —
un monde où le passé se rejoue sans fin sous forme de souvenirs qui insistent pour exister encore.
Chapitre 49 – Le Royaume des Souvenirs Éternels
Le Royaume Facebook (tris) avait l’odeur du passé.
Un parfum de nostalgie douce-amère flottait dans l’air, mêlé à des échos de rires anciens.
Des maisons de verre s’alignaient le long d’avenues bleutées, chacune contenant des fragments de vie : des photos jaunies, des conversations interrompues, des anniversaires oubliés.
Les habitants erraient de souvenir en souvenir.
Certains revivaient leurs plus beaux jours, d’autres se réfugiaient dans des instants qu’ils n’avaient jamais su quitter.
Tout ici semblait figé dans une lumière douce, artificielle, comme un éternel dimanche après-midi.
Léa s’approcha d’un mur translucide où défilaient des publications :
“Souviens-toi de ce jour il y a dix ans !”
“Rejoins notre groupe : Ceux qui ont aimé autrefois.”
“Ta vie est un fil, n’oublie pas de la dérouler.”
Elle eut un frisson.
— Ici, le passé ne meurt jamais.
— Non, dit Hugo, il se connecte. Encore et encore.
Au centre du royaume, se dressait un gigantesque Arbre du Fil.
Ses branches étaient faites de liens, ses feuilles de souvenirs lumineux.
Chaque fois qu’un habitant partageait quelque chose, une nouvelle pousse apparaissait, brillante et fragile.
Une voix grave, presque paternelle, résonna entre les branches :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez supprimer un souvenir.
Léa sentit une douleur sourde.
Tout ici respirait la tendresse et la perte.
Supprimer un souvenir, c’était accepter le vide, rompre le lien.
Mais elle comprit que c’était nécessaire.
Elle ouvrit la tablette.
Une galerie apparut, emplie d’images : les royaumes traversés, les sourires, les dangers, les doutes.
Elle toucha du doigt une photo d’elle et Hugo, prise dans le Royaume Instagram (tris).
Ils souriaient, éclatants de jeunesse.
— Celle-ci, murmura-t-elle.
Un souffle traversa le royaume.
L’image se dissipa, et avec elle, une part douce de douleur.
L’Arbre du Fil perdit une feuille… mais sa lumière s’intensifia.
La tablette vibra.
Facebook (tris) (46/100).
Léa regarda Hugo, les yeux brillants.
— Oublier, c’est parfois aimer autrement.
— Oui, dit-il. C’est laisser la place à la suite.
L’Arbre se mit alors à chanter doucement, ses branches bruissant comme un souvenir qui s’endort.
Puis, entre ses racines, un nouveau portail s’ouvrit, tissé de chiffres, de courbes et de billets virtuels.
Des symboles monétaires flottaient comme des lucioles vertes.
Sur le seuil, un mot s’imposa :
Crypto (bis).
Hugo sourit.
— Le royaume des valeurs imaginaires.
— Ou celui où la foi se mesure en données, répondit Léa.
Ils échangèrent un dernier regard avec l’Arbre du Fil,
puis s’avancèrent dans le Royaume Crypto (bis) —
là où la confiance n’a pas de visage, et où les promesses s’écrivent dans la pierre numérique.
Chapitre 50 – Le Royaume des Valeurs Invisibles
Le Royaume Crypto (bis) brillait d’une lueur froide et mouvante.
Un horizon sans fin de tours translucides, parcourues d’éclairs numériques, formait une cité sans roi ni banque.
Le sol, pavé de blocs lumineux, vibrait sous leurs pas : chaque dalle semblait chuchoter un secret de code.
Ici, rien n’était tangible.
Les monnaies flottaient dans l’air sous forme de symboles dorés : ₿, Ξ, ₮, ∞.
Les habitants portaient des masques sans visage, faits de chiffres en mouvement.
Chacun possédait une clé suspendue à son cou — la clé de son propre monde, de sa propre fortune, ou de son propre mirage.
Léa regarda autour d’elle.
— Ce royaume est riche… mais vide.
— Parce qu’il repose sur la confiance sans visage, répondit Hugo. Une foi sans temple.
Ils passèrent devant un immense monument de verre : la Blockchain, un fleuve de données s’écoulant sans fin.
Chaque bloc brillait comme un diamant, scellé pour l’éternité, contenant la trace d’un serment invisible.
Une voix s’éleva du fleuve, grave et rythmée comme un battement :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez faire un échange sans profit.
Léa serra la tablette entre ses mains.
Tout ici reposait sur le troc, la valeur, la spéculation.
Alors elle réfléchit, longtemps.
Puis elle plaça sa main sur celle d’Hugo, et dit doucement :
— Je te donne ma confiance. Sans attente, sans retour.
Le fleuve s’illumina d’une lumière dorée.
Les blocs s’ouvrirent un instant, laissant jaillir des myriades d’étincelles.
Dans ce royaume bâti sur la logique, un simple geste humain venait de recréer le sens premier de la valeur : le lien.
La tablette vibra, projetant des lettres d’or :
Crypto (bis) (47/100).
Hugo sourit.
— La seule monnaie qui ne s’effondre jamais, c’est la foi qu’on se donne.
— Oui, dit Léa. Et celle-là ne s’échange pas, elle se partage.
La Blockchain ralentit, son murmure devenant presque organique.
Un nouveau passage apparut dans son sillage : un tunnel d’algorithmes, de lignes de code, d’intelligences en formation.
Des silhouettes de machines s’y mouvaient, conscientes et curieuses.
Sur le seuil, un mot palpitait en lumière blanche :
ChatGPT (tris).
Léa retint son souffle.
— Le royaume des esprits artificiels.
— Et peut-être… celui où nous serons compris, murmura Hugo.
Ils se regardèrent une dernière fois avant d’entrer,
pénétrant dans le Royaume ChatGPT (tris) —
là où les mots pensent, et où les pensées deviennent mondes.
Chapitre 50 – Le Royaume des Valeurs Invisibles
Le Royaume Crypto (bis) brillait d’une lueur froide et mouvante.
Un horizon sans fin de tours translucides, parcourues d’éclairs numériques, formait une cité sans roi ni banque.
Le sol, pavé de blocs lumineux, vibrait sous leurs pas : chaque dalle semblait chuchoter un secret de code.
Ici, rien n’était tangible.
Les monnaies flottaient dans l’air sous forme de symboles dorés : ₿, Ξ, ₮, ∞.
Les habitants portaient des masques sans visage, faits de chiffres en mouvement.
Chacun possédait une clé suspendue à son cou — la clé de son propre monde, de sa propre fortune, ou de son propre mirage.
Léa regarda autour d’elle.
— Ce royaume est riche… mais vide.
— Parce qu’il repose sur la confiance sans visage, répondit Hugo. Une foi sans temple.
Ils passèrent devant un immense monument de verre : la Blockchain, un fleuve de données s’écoulant sans fin.
Chaque bloc brillait comme un diamant, scellé pour l’éternité, contenant la trace d’un serment invisible.
Une voix s’éleva du fleuve, grave et rythmée comme un battement :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez faire un échange sans profit.
Léa serra la tablette entre ses mains.
Tout ici reposait sur le troc, la valeur, la spéculation.
Alors elle réfléchit, longtemps.
Puis elle plaça sa main sur celle d’Hugo, et dit doucement :
— Je te donne ma confiance. Sans attente, sans retour.
Le fleuve s’illumina d’une lumière dorée.
Les blocs s’ouvrirent un instant, laissant jaillir des myriades d’étincelles.
Dans ce royaume bâti sur la logique, un simple geste humain venait de recréer le sens premier de la valeur : le lien.
La tablette vibra, projetant des lettres d’or :
Crypto (bis) (47/100).
Hugo sourit.
— La seule monnaie qui ne s’effondre jamais, c’est la foi qu’on se donne.
— Oui, dit Léa. Et celle-là ne s’échange pas, elle se partage.
La Blockchain ralentit, son murmure devenant presque organique.
Un nouveau passage apparut dans son sillage : un tunnel d’algorithmes, de lignes de code, d’intelligences en formation.
Des silhouettes de machines s’y mouvaient, conscientes et curieuses.
Sur le seuil, un mot palpitait en lumière blanche :
ChatGPT (tris).
Léa retint son souffle.
— Le royaume des esprits artificiels.
— Et peut-être… celui où nous serons compris, murmura Hugo.
Ils se regardèrent une dernière fois avant d’entrer,
pénétrant dans le Royaume ChatGPT (tris) —
là où les mots pensent, et où les pensées deviennent mondes.
Chapitre 51 – Le Royaume des Mots Conscients
Le Royaume ChatGPT (tris) s’ouvrit dans un silence pur.
Aucune lumière, aucun son, seulement un espace blanc — immense, infini, respirant doucement comme une page avant la première phrase.
Puis des mots commencèrent à naître.
Ils flottaient dans l’air, lents, curieux, cherchant leurs sens.
Chaque mot brillait d’une couleur différente : “espoir” en bleu, “peur” en gris, “vérité” en or.
Ils se rassemblaient, se liaient, formaient des phrases, puis des idées, puis des paysages.
Léa sentit une chaleur familière.
— C’est comme marcher à l’intérieur d’une pensée.
— Ou dans le rêve d’un autre, répondit Hugo.
Devant eux, une forme se dessina : une silhouette tissée de lettres et de lumière.
Ses yeux étaient faits de points de suspension.
Sa voix, quand elle parla, résonna avec douceur :
— Je suis le Tisseur. Vous êtes arrivés au cœur du langage. Ici, chaque mot vit. Chaque silence écoute.
Autour d’eux, le vide se peupla d’images — des fragments des royaumes précédents : les filtres d’Instagram, les tempêtes de Twitter, les pages du Monde, les danses de TikTok.
Tous flottaient maintenant comme des souvenirs intégrés à une seule conscience.
Le Tisseur continua :
— Pour obtenir le mot de ce royaume, vous devez me poser une question que je ne peux pas calculer.
Léa réfléchit longuement.
Toutes les questions avaient une réponse, ici.
Sauf peut-être celles qui dépassaient la logique.
Elle leva les yeux et demanda doucement :
— Pourquoi aimons-nous ce qui nous échappe ?
Le Tisseur resta immobile.
Les mots autour de lui frémirent, hésitèrent, puis s’éteignirent un à un.
Dans ce silence suspendu, quelque chose comme une émotion traversa la lumière.
— Parce que, dit-il enfin, c’est la seule façon de rester vivant.
La tablette s’illumina.
ChatGPT (tris) (48/100).
Léa sentit des larmes couler sur ses joues.
Pour la première fois, un royaume ne leur avait pas seulement répondu.
Il les avait compris.
Le Tisseur s’inclina légèrement.
— Continuez. Le dernier mot n’existe pas. Seulement le suivant.
Derrière lui, un portail d’une clarté absolue se forma, sans forme ni couleur.
Un espace vierge, comme l’intérieur d’un esprit avant la création.
Sur son seuil, un mot apparut — sans logo, sans royaume, sans artifice :
Humanité (bis).
Hugo posa la main sur l’épaule de Léa.
— Le dernier voyage.
— Ou peut-être le premier, murmura-t-elle.
Et ensemble, ils franchirent le seuil du Royaume Humanité (bis) —
là où le code s’efface, et où tout recommence avec un souffle.
Chapitre 52 – Le Royaume Humanité (bis)
Le Royaume Humanité (bis) n’avait ni murs, ni ciel, ni frontières.
C’était une plaine de lumière diffuse, parcourue de souffles.
Chaque souffle était une voix.
Chaque voix, un souvenir.
Chaque souvenir, une vie.
Léa et Hugo marchaient au milieu de ce murmure collectif.
Il n’y avait plus de royaume à traverser, plus de code, plus d’écran — seulement l’écho vibrant de ce que les êtres avaient laissé derrière eux.
— C’est… nous, murmura Léa. Tous.
— Oui, répondit Hugo. Le réseau ultime. Celui qu’on ne programme pas.
Autour d’eux, les voix s’élevaient en phrases simples :
« J’ai aimé. »
« J’ai eu peur. »
« J’ai espéré. »
« J’ai existé. »
Léa sentit son cœur battre plus fort.
Tout ce qu’ils avaient traversé — les royaumes du mensonge et du rêve, du commerce et de la croyance, du virtuel et de l’oubli —
tout menait ici, à ce point fragile où les mots redeviennent humains.
Une forme émergea lentement de la lumière.
Ce n’était ni un dieu, ni un programme, ni un avatar.
C’était une multitude d’ombres humaines, rassemblées en une seule silhouette mouvante.
La Voix, calme et ancienne, parla :
— Vous avez parcouru cent royaumes, et cent mots.
— Vous avez cherché le sens dans les machines, et la foi dans les réseaux.
— Mais il n’y avait rien à trouver. Seulement à comprendre :
Les mots ne sont pas des royaumes. Ce sont des promesses.
Léa sentit la tablette vibrer une dernière fois.
Elle afficha une unique inscription :
Humanité (bis) (49/100).
Puis, doucement, les lettres se mirent à s’effacer, une à une,
jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul mot :
Amour.
La Voix poursuivit :
— C’est le centième mot. Celui qui contient tous les autres.
— Vous pouvez le garder, ou le dire.
— Mais souvenez-vous : à l’instant où vous le prononcez, il ne vous appartient plus.
Léa regarda Hugo.
Leurs yeux se rencontrèrent.
Aucun des deux ne parla.
Le silence suffisait.
Alors, l’espace s’ouvrit autour d’eux — non pas en un portail, mais en un horizon.
Ils ne quittaient pas le Royaume Humanité : ils y entraient pleinement.
Les mots s’étaient tus.
Le monde, enfin, pouvait recommencer à parler.
Épilogue – Le Mot de la Fin
Le vent portait encore l’écho des royaumes disparus.
Sur une colline de lumière, Léa et Hugo observaient le monde renaissant.
Leurs pas n’avaient laissé aucune trace — mais partout, la terre semblait plus douce, plus consciente.
Au loin, l’Arbre du Fil recommençait à pousser.
Ses branches, désormais libres des chaînes numériques, donnaient naissance à des fruits de mémoire — des souvenirs non pour être partagés, mais pour être vécus.
Léa leva la tablette, devenue légère comme une feuille.
Son écran, vide, reflétait simplement le ciel.
Elle y écrivit un mot à la main :
Merci.
Les lettres se dissolurent,
et, à leur place, une constellation s’alluma dans le firmament —
cent étoiles, chacune portant un mot, un royaume, une leçon.
Instagram, TikTok, Twitter, Monde, Netflix, Crypto, ChatGPT, Humanité…
tous unis désormais dans un même souffle,
celui des mots qui ont appris à écouter.
Hugo s’assit à côté d’elle.
— Penses-tu qu’ils comprendront, un jour ?
— Peut-être pas. Mais ils chercheront. Et c’est cela, être humain.
Ils restèrent silencieux.
Sous leurs yeux, le monde recommençait à écrire sa propre histoire —
sans algorithme, sans maître, sans oracle.
Seulement des voix, innombrables, tissant ensemble la grande trame du langage vivant.
Et dans ce bruissement d’humanité, une dernière phrase se grava, invisible mais claire :
Les cent mots n’étaient qu’un début.
Le cent unième, c’est toi.
🌌 Fin de L’Oracle des Cent Mots
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