Czerka - une fanfiction de Morglaz : Chapitre 5
par
popularité : 5%
Morglaz nous partage le cinquième chapitre de la fanfiction mettant en scène ses personnages :
le Chapitre 1 est disponible ici
le Chapitre 2 : ici
le Chapitre 3 : ici
le Chapitre 4 : ici
BAIE DE COMMANDEMENT, Cargo l’Insondable
Ailein contemple l’immensité de l’espace, plantée derrière la vitre du bâtiment de Za’Ash. Elle est parfaitement immobile, à tel point qu’un inconnu la croisant brièvement pourrait se demander si elle est réelle. Son long manteau clair se soulève parfois lorsqu’un membre d’équipage passe près d’elle, mais elle, elle reste imperturbable, concentrée. La Czerka, ou ex-Czerka, est perdue dans ses pensées. Chaque étoile qu’elle voit, elle lui attribue une question. Les récents événements ont marqué la mystérieuse agent qui procède donc, une fois de plus, à une sérieuse introspection. Son "progrès". Parfois, elle se pose les questions des autres : Pourquoi Aven a-t-il envoyé ces deux fillettes ensemble dehors, sur Dromund Kaas, sans accompagnement aucun ? Inutile de se poser la question à soi-même. Il faut demander au responsable. Question suivante. Pourquoi ne pas avoir attendu le consentement d’Ailein ? Encore une question à laquelle elle ne peut trouver seule la réponse, et qui nécessite une interaction.
Agacée de sa contre productivité, estimant que si elle ne peut répondre à une question elle ne devrait pas se la poser à elle même, Ailein dodeline vaguement de la tête. Pour mettre un terme à son irritation, elle décide donc d’aller trouver le Twi’lek sans plus attendre pour lui en toucher un mot. La silhouette s’anime brusquement et file vers le poste de pilotage où Za’Ash calcule ses trajectoires.
- Twi’lek.
- Aaailein, s’exclame-t-il en sursautant, levant le nez de ses tablettes.
- Réponses.
- Ah. C’est obligé de faire ça maintenant ?
Elle le regarde en penchant doucement la tête vers la droite, s’abstenant de répondre à une question qu’elle juge stupide et dont la réponse est évidente, puisqu’elle se trouve actuellement devant le Twi’lek, situation censée montrer clairement sa motivation à obtenir ses réponses dans les plus brefs délais. Soupirant, et en posant ses outils sur le tableau de bord, Aven’Za’Ash fait tourner son fauteuil pour être face à son interlocutrice.
- J’écoute ?
- Azaria et Azavel. Pourquoi les avoir envoyées ?
- On espérait qu’elles puissent s’entraîner à la chasse, histoire qu’elles soient utiles... Ici on ne trimballe pas de poids mort. Vous devriez apprécier l’initiative, vous qui ne supportez pas l’inutilité. Et la rouge commençait à devenir dingue à rester enfermée, la pauvre. Et à me faire peur aussi avec ses yeux de fauve.
- Pourquoi toutes les deux ?
- Parce que deux p’tites filles ensemble normalement ça devient copines, non ?
- Mais elles sont de deux races aliens opposées...
- Et alors ? J’vais vous en apprendre une bonne, les rouges et les humains s’entendent bien, y’a qu’à r’garder les impériaux, on voit quasiment que ces deux types de lignes chez eux.
- Pourquoi seules ?
- Elles z’étaient pas seules, Ailein, j’leur avais mis Jack aux fesses. Deux filles, là, comme ça, bon j’pensais que ça serait pas si dur que ça d’intervenir. Et j’pensais surtout qu’y aurait pas besoin d’intervenir.
- Laisser une Sang Pur quasiment sans surveillance. Une Sang Pur qui a été entravée toute sa vie, vous lui offrez.... Prenons un exemple concret : Vous avez capturé un nexu qui toute sa vie à l’état sauvage a mangé ses proies naturelles, et vous lui avez donné pour toute nourriture des pieds de poule, puis, un jour, vous le lâchez dans votre enclos à volaille en espérant qu’il protègera vos bêtes. Que se passera-t-il ?
- Il va... Bouffer mes poules ?
- Correct.
- Ailein je considérais Azaria comme une personne, douée de bon sens, pas comme un animal !
- Pourquoi ne pas avoir cherché à connaître mon avis avant de l’envoyer ?
- Vous étiez partie. Et c’est moi l’capitaine ici, je décide, que vous soyez là ou pas.
A ces mots, Ailein tique, secouant promptement la tête comme si un insecte s’était posé sur son nez, abasourdie. Bien sûr qu’il était le seul réel décisionnaire à bord. Ce n’était pas tant le fait qu’il la remette à sa place qui la dérangeait : cette réponse, elle la connaissait depuis le début.
- Correct...
- Va falloir vous y faire : On a perdu Azaria, c’est fini, et c’est pas un mal après tout. Elle était dangereuse, moi les rouges j’y connais pas grand chose, en général ils représentent tout ce que j’aime pas, à savoir la mort, les pouvoirs magiques et le danger en général. Alors OK, c’est pas la façon la plus fine de perdre quelqu’un mais on s’en contentera. Mais sachez quand même un truc, j’l’ai pas fait exprès, Jack non plus et encore moins Azavel. On ne pensait pas que ça se passerait comme ça, alors désolé que ça vous plombe autant le moral. J’vous achèterai un holo-film pour vous consoler. Mais faudrait voir à arrêter de me casser les pieds sur cette histoire. On peut passer à autre chose ?
Une nouvelle fois, la Czerka frémit.
- J’avais besoin de vos réponses pour passer à autre chose : Plus de zone d’ombre, plus d’incertitude, plus de réflexion ni de spéculation. Merci. Capitaine.
- M’en voyez ravi.
Ailein lève lentement la tête vers la baie vitrée, un mouvement doux et calme, apaisé, et son masque aux lignes épurées et claires qui lui donne un visage figé et énigmatique rend cet instant poétique. Le temps semble se figer pour Ailein, dans sa livrée blanche, presque détachée de la réalité, tandis que Za’Ash reprend ses calculs dans une certaine frénésie passionnée. Oui, autour d’Ailein, si blanche, tranquille, silencieuse tout semble noir, crasseux, ébranlé.
L’étrange femme masquée finit par se retirer dans la cabine qui lui est dédiée. Elle semble ne même pas voir Azavel lorsqu’elle la croise en chemin. Elle est comme ça, elle voit les choses, ne relevant que ce qui l’intéresse dans l’instant, mais se rappelant de tout, ou presque. Comme cette fois où, quittant les siens, elle avait relevé sur le visage de sa génitrice un dégoût manifeste. Ce jour là, Ailein, très rationnelle, avait demandé la plus naturellement du monde ce qu’était Force, cette entité étrange dont, finalement, elle ne connaissait rien, mais qui était évoquée tous les jours autour d’elle. Ses propres parents croyaient profondément en son existence et en son pouvoir. La Force, un fluide invisible, qui existait certes, elle l’avait vu à l’œuvre en s’y intéressant, mais qu’elle ne parvenait à comprendre. Pourquoi certains étaient-ils capables de la dompter et d’autres pas ? Était-ce physique ? Physiologique ? Philosophique ? Était-ce un gêne, dont seule la version dominante permettait d’accomplir des choses avec "La Force", y avait-il une version récessive ? Pouvait on la désactiver ? La provoquer ? Pratiquer une intervention sur un sujet pour la lui procurer ?
À force de questions, sans réponses concrètes, ou pas assez à son goût, Ailein en avait conclut qu’elle n’aurait peut-être jamais de véritables données sur ce fluide si "incroyable", que pourtant bien des individus manipulaient. Peut-être la jeune femme qu’elle était avait-elle trop de questions à poser à la fois que les échanges en devenaient confus. Alors, en partant dans des conditions plus que chaotiques, risquant même sa vie, espérant trouver des réponses dans un autre milieu, Ailein avait tourné son regard vers sa mère et "volé" cette dernière image, ancrée dans son esprit, de la répudiation.
Désormais, l’intrigante Ailein pose les questions clairement, des questions qui amènent à une réponse claire, simple et concise, à partir de laquelle elle élabore la suite de son interrogation. Pour elle, prendre le temps de s’interroger personnellement permet de gagner du temps. Ces "étoiles" qui trouvent leur réponse le plus tôt possible déchargent l’esprit et optimisent l’efficacité de l’individu, quant à celles auxquelles elle parvient à répondre elle-même en mobilisant ses souvenirs et sa logique, elles dégagent des questions plus précises lorsqu’il faut en poser à des interlocuteurs et abrègent donc les échangent.
Ailein ne vit que pour l’efficacité.
Commentaires