L’honneur Des Cadera
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Cela fait des mois que je me cache dans un vaisseau de contrebandiers de la guilde de Czerka, une véritable ruine mais suffisante pour me bloquer à l’intérieur de la cabine de pilotage grâce à des caisses remplies de pièces d’un armement inconnu. J’ai réussi à bricoler à partir de morceaux métalliques et de câbles électroniques une radio à ondes courtes, le tout tient à peine grâce à des bandeaux de tissu déchirés d’une veste de pilote abandonnée dans un coin de la pièce où je passe toutes mes nuits depuis que ma capsule de sauvetage s’est écrasée sur Taris.
Le tout a commencé après que le vaisseau « Fire Hawk », sur lequel je travaillais en tant que garde, a été pris en embuscade par des Pirates. Les vaisseaux Pirates sont sortis de l’hyper espace tout autour de nous et en tant que Mandaloriens nous avons combattu avec honneur pendant qu’ils nous attaquaient de tous les côtés, mais nous étions débordés par leur nombre. Seul un de nos ingénieurs un certain Tekan du Clan Vizla et moi Zain Cadera le guerrier et cousin du héros de notre Clan Torian Cadera avons réussi à nous traîner à une capsule de sauvetage avant que notre vaisseau appartenant à la flotte de Mandal’or n’explose en plein ciel.
Tekan saignait d’une blessure grave à l’estomac après s’être pris une dague dans le ventre. Il mourut quelques heures après que l’on se soit écrasé sur Taris.
A peine sortis de notre capsule une dizaine de bestioles appelées les Rackgoules, des bêtes originaires de cette Planète nous sont tombées dessus. Tekan Vizla se sacrifia afin de les retenir pour que je puisse m’échapper. Il alluma un détonateur et mourut dans une explosion qui éradiqua la horde de Rackgoules qui nous avait attaqués.
Je ne me souviens pas de grand-chose dans les heures qui ont suivi, en dehors d’un mal de crâne atroce et d’une blessure à l’épaule faite à cause d’un tir de blaster lors de notre combat contre les Pirates, ainsi que d’une course effrénée à travers une jungle pleine de lianes et de bestioles sauvages que je devinais parmi les feuillages. Il commençait à faire sombre lorsque je tombai épuisé dans une tranchée faite par un vieux vaisseau écrasé dans la boue de cette Planète. Il s’agissait d’un vaisseau de la compagnie Czerka et vu son état il devait être là depuis des années. En prenant conscience du danger dans lequel je me trouvais, je me précipitai à l’intérieur de ce vaisseau en ruines et me barricadai du mieux que je pouvais avec ce que je trouvais autour de moi, en espérant réussir à passer la nuit.
Le lendemain, épuisé par la perte de sang et la course de la veille, je me mis à farfouiller les caisses qui traînaient et trouvai quelques packs de rations, un tube de gel de Kolto et une seringue que j’utilisai rapidement afin d’atténuer la douleur qui irradiait dans mon bras. Je vérifiai alors mon équipement de mandaloriens et remarquai qu’en dehors de mon blaster, un couteau en Beskar et des pièces de mon armure tombée en lambeaux suite à la fusillade contre les Pirates de la veille, il ne me restait plus grand-chose. Mon armure finit par servir de pièces recyclées pour la radio que j’essayais de construire, en espérant que quelqu’un capte les ondes et me trouve sur cette Planète abandonnée. Mais j’avais peu d’espoir, ce coin de la galaxie n’était pas très visité depuis que l’empire avait entièrement bombardé et rasé cette Planète.
Dans ce système on trouvait surtout des pirates ou des explorateurs un peu trop zélés en chasse de trésors ou de matières premières à ramener à la civilisation. Ce fut peut-être le cas des agents de Czerka ayant abandonné ce vaisseau qui me servait actuellement de demeure. Ils étaient renommés pour les exploitations de matières dangereuses aux quatre coins de la galaxie.
Pendant près d’une semaine je me trouvais à panser mes plaies, recroquevillé dans cet espace restreint et humide, à subir la soif et le froid nocturne, à écouter la jungle alentour, les glapissements et les bruits des griffes des rackgoules qui passaient tout près du vaisseau écrasé et les hurlements des autres animaux sauvages.
Le pire c’était cette odeur de souffre qui provenait d’un lac d’acide et de produits chimiques à une centaine de mètres de mon emplacement actuel que je découvris en explorant les alentours. J’avais bien évidemment toujours une main sur la crosse de mon blaster et l’autre sur le manche de mon couteau, peu rassuré par le paysage, la Flore et la Faune de Taris qui se voulaient sans pitié.
Ce fût seulement au bout de la deuxième semaine que je découvris un campement abandonné et ravagé par la faune locale, des traces de combats, des ossements sur lesquels se trouvaient des traces de crocs, enfin rien de bien aguichant, mais rien qui puisse effrayer un véritable Mandalorien.
Par chance il y avait un petit bâtiment en terre cuite où je trouvai un vieil holoprojecteur en mauvais état, ainsi qu’un système de purification de l’eau. Je pus enfin étancher ma soif et faire disparaître ce mal de gorge avec cet effet pâteux qui me tenait depuis quelques jours.
Quant à l’holoprojecteur il m’aura fallu un peu plus de temps pour réussir à le faire en partie fonctionner. Tout ce que j’arrivais à en tirer fût un vieux message qui tournait en boucle, mais qui me redonnait espoir. On y apercevait une femme dans une espèce de bure, une Twilek à la peau d’un bleu d’opale qui avait un bijou doré qui longeait son Lekku droit. Une belle femme qui avait une sorte d’aura émanant de sa personne.
Le message était bref et peu encourageant mais on y trouvait aussi de l’espoir. Je le fis rejouer et la voix de la Twilek sortit de l’holo : « Ici la Jedi Yana Sundra, j’ai le regret de dire que les Rackgoules nous sont tombées dessus par surprise. Avec les quelques survivants de notre expédition nous allons nous réfugier dans l’ancien temple Jedi de la capital Tarisienne, de l’autre côté de la jungle sauvage.
Le périple sera dangereux et je ne sais pas si nous y arriverons, mais ce qui est sûr c’est que nous ne pouvons pas rester ici, la faune rôde de toutes parts. Que la Force soit avec nous ! »
Ebahi par ce message et d’apprendre qu’une Jedi se trouvait aussi sur Taris, je me relevais légèrement de la chaise sur laquelle je m’étais assis et faillis rater une série de coordonnées provenant de l’holoprojecteur. Cela devait sûrement indiquer l’emplacement de ce mystérieux temple Jedi.
Je décidai donc de le trouver en espérant rencontrer d’autres survivants. Je réajustai mon blaster à ma ceinture et quittai ce campement fantôme, m’enfonçant dans la jungle avec une énergie retrouvée.
Cela faisait maintenant plusieurs heures que je m’enfonçais dans cette brousse pleine d’épines et de lianes, avançant avec une grande difficulté, chaque branche qui me bloquait la route se retrouvait cassée ou découpée à l’aide de mon couteau en métal de Beskar qui m’avait été offert par un cousin direct du nom de Torian Cadera, un véritable héros pour notre famille ainsi que notre Clan.
Ce même cousin pour lequel on chantait des chansons autour du feu, vantant son courage et ses faits d’armes avant qu’il ne trouve la mort dans une guerre récente qui plongea la galaxie dans un chaos total.
À chacun de mes combats je faisais en sorte de lui faire honneur et n’espérais qu’une chose, qu’à ma mort on se souvienne de moi, comme l’on se souvenait de lui.
Alors que je continuais de me frayer un chemin, je tombai sur une petite clairière avec un grand rocher en son centre, je m’en approchai lentement épuisé par la route parcourue lorsque soudain j’entendis un cri qui me fit froid dans le dos. Partout autour de moi se rapprochaient des saletés de Rackghoules, Je me dépêchais alors de grimper au sommet du gros rocher au centre de la clairière, au moment où ces bestioles attaquèrent en se ruant dans ma direction.
Pris d’un instinct de survie je fis voler mon blaster dans la main que j’arrivais encore à lever et me mis à tirer en salve, touchant les Rackgoules les unes après les autres. Celles-ci commençaient à grimper au rocher. Les repoussant à coups de pied, je m’efforçais de continuer à tirer, mettant des coups de couteau à celles qui se rapprochaient d’un peu trop près.
Des gueules grandes ouvertes montrant des rangées de crocs acérés se rapprochaient de plus en plus de mes jambes, mon cœur battait à toute vitesse . Une des rackghoules réussit à me repousser et à me faire tomber du rocher sur lequel je m’étais réfugié. Elle plongea dans ma direction avant de mourir par un tir bien placé. Alors que je me relevais je vis enfin les dernières rackghoules rebroussaient chemin.
Je repris mon souffle en regardant les carcasses des dizaines de rackghoules que j’avais abattues. Cela ne serait donc pas le jour où la mort m’emporterait, j’en ressentis un soulagement intense, alors que je continuais de surveiller les alentours, le blaster toujours en main.
Je pris le temps d’écouter la Faune sauvage s’éloigner, avant de me décider à repartir. Je repris ma route pendant une soirée entière avant de tomber sur une espèce de terrier où je me réfugiai, prenant soin de bloquer l’entrée avec mon petit sac et des branchages pour ne pas être pris par surprise lors de mes quelques heures de repos.
Aux premiers rayons de soleil, j’étais reparti. Le paysage changeait peu à peu, au fur et à mesure que j’avançais. J’apercevais des falaises qui se dessinaient à l’horizon et plus je m’en approchais, plus je remarquais que celles-ci avaient été creusées pour en faire des habitations dans la roche.
Un chemin se dessinait entre deux falaises et laissait deviner une rue qui devait être animée dans le passé. On y voyait des morceaux de textiles accrochés à la roche, des caisses et des tonneaux ayant souffert du temps, un marché peut-être...
Après avoir croisé d’autres ouvertures, je tombais devant ce qui ressemblait à l’entrée d’une vieille cantina. Je rentrai dans le bâtiment lorsque j’entendis un bruit et des sons électroniques ressemblant à des bips venant d’un recoin. Je tentai de m’approcher discrètement, lorsque soudain un droïde partit en trombe vers l’extérieur. Pris de surprise, je me suis retrouvé à lui courir après. Il était étonnement rapide, il ressemblait à un astromech un T7 ou un T5 selon le modèle, on ne voyait plus beaucoup de ces modèles, la plupart avaient été mis à la casse après la dernière guerre.
Je poursuivis donc le droïde du mieux que je pouvais, au travers des routes faites dans la roche des falaises et finis par le coincer dans un tournant. Doucement je tentai de me rapprocher en lui montrant mes mains pour lui faire comprendre qu’il ne risquait rien de ma part . Cela semblait marcher jusqu’à ce qu’il lâche une série de bips affolés. La terre se mit à trembler et un rugissement se fit entendre dans mon dos. Je ne pouvais y croire, un Rancor gigantesque nous faisait face. Les Rancors n’étaient pas vraiment originaires de cette partie de la galaxie. Ils étaient parfois acheminés sur différentes planètes pour faire du travail lourd quand ils étaient domestiqués, ce qui ne semblait pas être le cas de celui-ci.
Inquiet car mon blaster était en mode surchauffe après le combat de la veille contre les Rackgoules dans la petite clairière, je ne pouvais compter que sur mon couteau, aiguisé certes mais ça ne suffirait pas cette fois-ci. Alors que ce gros monstre essayait de nous balancer un rocher dessus, j’entendis un hurlement aigu et aperçus en haut de la falaise derrière le Rancor une figure encapuchonnée qui allumait ce qui semblait être deux sabres laser bleu.
Puis la figure s’élança du haut des falaises, atterrissant sur la tête du Rancor avant de faire un saut périlleux et d’administrer deux coups de sabre qui découpèrent de manière propre et nette deux griffes au Rancor. Celui-ci furieux se tourna vers son nouvel adversaire qui arrivait à le maintenir à distance. Sans doute était-il trop effrayé de perdre des griffes supplémentaires.
C’est alors que je pris ma chance en voyant un chemin qui grimpait dans la roche, je courus aussi vite que possible et une fois à la hauteur de la tête du monstre géant je sautais sur son dos, plantant à de nombreuses reprises ma dague afin d’ouvrir une plaie assez grande pour y glisser le canon de mon blaster et tirer à plusieurs reprises directement à l’intérieur du Rancor blessé et furieux. Il s’élança contre la falaise, me faisant chuter avant de prendre la fuite. Avant même que je ne comprenne m’être légèrement ouvert le crâne lors de ma chute contre la roche, la silhouette encapuchonnée et le droïde qui semblait bien être un modèle T5 étaient tous deux au dessus de moi, me regardant avec une forme d’intérêt et de surprise. La personne restée cachée par sa capuche se dévoila et je reconnus immédiatement la Jedi que j’avais aperçue sur l’holoprojecteur au campement fantôme laissé derrière moi deux jours auparavant.
« Vous allez bien ? » demanda d’une voix douce la Twilek au Lekku couvert d’un symbole doré.
« Je survivrai » lui répondis-je alors, me tenant le front d’où coulait du sang. Elle déchira un morceau de sa manche et me le tendit pour éponger le sang.
« Je me nomme Yana Sundra, chevalier Jedi » poursuivit-elle. « Zain Cadera mandalorien échoué dans cet enfer » répondis-je. « J’ai suivi les coordonnées d’un holo que j’ai trouvé dans un vieux campement abandonné et j’ai cru bon de chercher des survivants ». Yana Sundra soupira et un air triste apparut sur son visage. « Vous nous avez trouvés, et je vois que vous avez déjà eu affaire à T5-02, il est un peu rouillé mais assez fiable ». « Venez ! on peut vous emmener au temple Jedi un abri sûr , vous pourrez rencontrer les autres ».
Ne voulant pas attendre le retour du Rancor j’acceptais volontiers de la suivre, elle et T5-02. Après une bonne demi-heure d’escalade et de marche, nous arrivions enfin devant un large bâtiment en pierre avec l’entrée protégée par ce qui semblait être des planches métalliques avec des pointes qui en ressortaient. La Jedi frappa deux coups rapides et trois lents puis une des planches s’écarta afin de nous laisser entrer. Il me fallut quelques secondes afin de m’habituer à l’obscurité et de voir les quelques personnes présentes. Yana était déjà en train de faire les présentations et de raconter l’histoire du Rancor à ses amis.
Ce fût à ce moment que je rencontrai le docteur Ordo Bassis, un homme, la soixantaine, avec une barbe bien fournie et qui semblait être atteint d’une quinte de toux inquiétante.
T5-02 projeta un peu de lumière et je vis alors un corps de Rackgoule dans un coin qui ressemblait à un labo, sans doute celui du bon docteur qui toussa à nouveau. Je remarquai également un autre homme assis à l’écart, Ethan Dajna le co-pilote de l’expédition selon les dires de Yana.
Mais contrairement au docteur, celui-ci ne semblait pas enchanté par ma présence. il demanda immédiatement à la Jedi si j’étais digne de confiance. Après avoir raconté mon histoire sur Taris autour d’un feu, il me posa des questions sur Tekan Vizla, l’ingénieur qui se sacrifia pour que je puisse échapper aux Rackgoules. Il semblait vouloir dire que je l’avais sans doute tué afin de le donner en pâture aux Rackgoules. Jamais un Mandalorien aurait tué un de ses frères d’arme, l’honneur c’est tout pour notre peuple. Enfin je décidais de ne plus prêter attention à Ethan Dajna qui sentait les épices et l’alcool. Au bout de quelques jours il finit par ne plus faire attention à moi. Durant ces quelques jours je remarquai également un curieux personnage qui venait et repartait sans arrêt. Apparemment les autres ne connaissaient pas son nom et on me fit comprendre qu’il devait vivre sur Taris depuis toujours car il venait et partait à sa guise sans se préoccuper des autres et cela parfois pendant des semaines. Il ressemblait fort à un Gand à la peau verte. Ses longues absences me firent comprendre de ne pas essayer de me lier d’amitié avec lui, les autres ne le faisaient pas non plus.
Je m’inquiétais plus d’Ethan Dajna qui semblait ne pas respecter les règles de vie du groupe. Il semblait me regarder sans cesse avec haine. Je remarquai rapidement qu’il mangeait et buvait plus que les rations attribuées à chacun, en se levant en pleine nuit.
Yana se reposait de plus en plus sur moi et T5 pour trouver de nouvelles ressources et rations pour l’équipe et la jalousie d’Ethan envers ma personne augmentait de jour en jour.
C’est ainsi qu’en allant chercher de l’eau à une source proche nous fumes attaqués par les Rackgoules. Ethan nous avait attirés dans un piège en laissant traîner de la nourriture pour attirer les bestioles jusqu’à la source. Nous entendîmes les créatures approcher et comme si ce n’était pas suffisant, j’aperçus, caché derrière des rochers, le traître abattre T5 d’un tir de fusil longue portée. Sur le point d’être submergé par les Rackgoules, j’eus soudain l’idée d’utiliser les propulseurs de T5 comme d’un lance flammes courte portée, me permettant de garder ces monstres affamés à distance et me permettant de me faufiler jusqu’au vieux temple où Yana nous attendait sur le pas de porte. Elle me regarda d’un air inquisiteur et me prit par le bras. « Où est T5 ? » demanda-t-elle soudainement. Lorsqu’elle vit la colère se dessinait sur mon visage, elle essaya de me questionner à nouveau. Mais je me précipitai dans le temple et sortis mon blaster de son étui. Ethan se leva rapidement de son siège en me voyant approcher, juste avant que je lui colle trois tirs de blaster en plein torse.
« Vous êtes devenu fou ? » me demanda le docteur Ordo. Je leur expliquai alors ce qui venait de se passer à la source d’eau où se trouvait encore T5 avec un trou de fusil dans ses circuits.
Yana accepta d’y aller le lendemain récupérer T5 afin que l’on puisse le réparer. Quant à Ethan j’ai porté son corps pour le laisser dans un recoin des bois proche de la source. Sur le chemin de l’aller comme du retour un silence s’était installé entre Yana et moi. Seuls nos regards furtifs commençaient à trahir nos émotions l’un pour l’autre. De retour au temple, le docteur Ordo récupéra les restes de T5 afin d’essayer de le réparer. Je lui proposai de l’aider mais il refusa net. Il semblait m’en vouloir d’avoir tué leur co-pilote.
Je me fis alors discret dans un coin de la pièce regardant à distance le docteur se mettre au travail. Après un long soupir, perdu dans mes pensées, je sentis Yana se glisser auprès de moi et d’un murmure m’appeler par mon prénom : « Zain... »
« Oui ? » lui répondis-je. Elle me fit alors signe de la suivre vers l’extérieur de l’abri, je la suivis et alors que l’on marchait on finit par arriver sur les hauteurs d’une falaise. Elle s’arrêta soudainement et me regarda droit dans les yeux. Il m’était impossible de regarder ailleurs que dans les yeux de cette Twilek d’une beauté à couper le souffle. Je me sentais presque perdu au milieu d’un océan de saphirs.
Elle me prit la main et me dit alors que j’avais fait ce qu’il fallait lorsque j’avais abattu Ethan Dajna. Il n’était pas digne de confiance, un rat-womp, dit-elle pour être exact.
Elle me fit comprendre qu’elle ne supportait pas la perte d’une vie mais que celle que j’avais prise avait permis l’élimination d’une menace au sein de notre petit groupe. Elle me dit alors de regarder le magnifique coucher de soleil qui se pointait à l’horizon, en m’expliquant que comme pour le soleil, la lumière pouvait être cachée la nuit mais que celle-ci réapparaîtrait au matin chassant l’obscurité.
C’est alors qu’elle me chuchota à l’oreille : « Tu es notre soleil devant l’étreinte glaciale de l’obscurité ». Je sentis soudain un frisson me parcourir le corps, alors que je n’arrivai plus à détourner le regard de Yana, éblouissante sous les rayons du soleil qui faisaient briller de mille feux le bijou doré qui ornait son Lekku. Le cœur battant à toute vitesse je ne réussis qu’à murmurer son prénom « Yana... »
Nous sommes restés à nous regarder, sa main dans la mienne jusqu’au coucher complet du soleil.
Le lendemain matin je préparais mon sac pour partir récupérer la radio que j’avais bricolée les premiers jours passés sur Taris, là où j’avais laissé derrière moi la ruine qu’était devenu le vaisseau Czerka, mon premier abri.
Mon honneur me dictait de devoir retourner trouver le cadavre de mon frère d’arme mandalorien qui s’était sacrifié pour que je puisse m’échapper, Tekan Vizla. Je lui devais au moins une cérémonie funéraire à la Mandalorienne. Il se trouve que ce fût rapide car le détonateur qu’il avait utilisé n’avait pas laissé grand-chose en dehors de son casque. Je fis alors ériger un petit bûcher où je déposai son casque et les restes que j’avais pu déterrer afin de tout brûler comme le voulait notre coutume.
La route jusqu’au vaisseau où je pus récupérer la radio bricolée de mes mains fût plus rapide cette fois-ci que lorsque j’étais parti à la recherche de Yana et les autres. J’avais vite retrouvé le chemin que j’avais tracé à coups de couteau et j’ai rapidement traversé la clairière au gros rocher, là où les Rackgoules m’étaient tombées dessus. J’arrivai à mon ancien campement en début de soirée. Après la cérémonie pour Tekan Vizla, il était trop tard et faisait trop sombre pour reprendre la route. Je me glissais à nouveau dans le vieux vaisseau pour y passer la nuit. Je voyais les étoiles briller par le hublot du vaisseau, et je pensai à ce que faisait Yana, Ordo et T5, que le médecin avait presque entièrement réparé avant mon départ.
Quelques heures plus tard j’entendais ce qui me semblait être des explosions lointaines qui me réveillèrent, je sortis de ma cachette et remarquai qu’une partie du ciel flamboyait. Incroyable, c’était un combat spatial, sans doute des renforts mandaloriens venus découvrir ce qui était arrivé au « Fire Hawk » qui avait disparu des radars à ces coordonnées précises . En face, cela devait être les pirates et leurs vaisseaux qui nous étaient tombés dessus. Il fallait leur faire savoir que nous étions coincés sur cette saleté de Planète. Malheureusement les ondes de ma radio étaient trop courtes pour atteindre les vaisseaux dans l’espace. Il me fallait retrouver les autres à tout prix, seul T5 pouvait augmenter le champ d’envoi des ondes de la radio afin que nous soyons sauvés. Je me précipitai pour retourner au vieux temple Jedi, ne faisant pas attention à la Faune sauvage, tellement il était urgent d’y arriver. Je me prenais des ronces dans le visage, trébuchais dans des flaques de boue et de produits toxiques qui me brûlaient les jambes, mais je voyais le temple se rapprocher.
Je me mis à hurler : « YANA ! ORDO ! » tout en me dépêchant de rentrer dans le temple. « Que se passe-t-il ? » me demandèrent Yana et Ordo d’une seule voix. Je ramassais déjà T5 de la table de réparation que le docteur utilisait d’habitude et me mis à bidouiller ses câbles et circuits afin d’y brancher la radio. Yana comprit immédiatement me demandant si on pouvait contacter les vaisseaux qui se faisaient la guerre dans le ciel. « J’espère » fut le seul mot que je pus prononcer.
Une fois prêt je lançai un message relayé par T5 : « Ici, Zain Cadera, membre de la flotte Mando’ade, nous sommes échoués sur Taris depuis l’explosion du ’Fire Hawk’ et avons besoin d’aide afin de quitter la Planète. Est-ce que vous nous recevez ? ». Yana me regardait inquiète car pendant de longues minutes nous n’entendions rien d’autre que des grésillements . Je regardais le ciel et vis que les combats semblaient avoir cessé. Les grésillements continuaient et je voyais le docteur Ordo s’asseoir et se prendre la tête dans les mains de désespoir. Alors que je secouais la tête et lâchais un soupir, on entendit enfin une voix : « Ici Carla Kryze, Capitaine du vaisseau ’Le Ruhnuk Rose’ nous vous avons bien reçu ’Fire Hawk’ heureuse de savoir qu’il y a des survivants. On fait quelques réparations et on vous envoie un transport ». En entendant ce message Ordo fut pris d’un fou rire nerveux, Yana se jeta dans mes bras et m’embrassa, un baiser que je lui renvoyai avec plaisir. Une telle joie de sa part après qu’elle et Ordo aient été bloqués depuis des mois sur Taris faisait plaisir à voir. Ils se pensaient perdus à jamais, mais voilà que nous allions enfin être sauvés par des membres de mon peuple. Alors que nous attendions le transport envoyé par ’Le Ruhnuk Rose’ Yana me prit à part afin de me dire que vu ce qu’elle ressentait pour ma personne, il lui était impossible de retourner auprès des Jedi qui n’ont jamais cherché à retrouver leur expédition perdue et qui avait abandonné un membre de leur ordre. Elle voulut savoir ce que mon cœur me disait, alors je lui répondis en mando’a :
« Mhi solus tome.
Mhi solus dar’tome.
Mhi me’dinui an.
Mhi ba’juri verde. »
ce qui signifie en ma langue natale :
« Nous sommes un quand nous sommes ensemble.
Nous sommes un quand nous sommes séparés.
Nous partageons tout.
Nous élèverons des guerriers. »
Il s’agissait d’un serment utilisé par les Mandaloriens comme proposition de mariage, je pris les mains de Yana dans les miennes et l’embrassai passionnément. Le docteur Ordo se tenait derrière nous avec un grand sourire narquois et se racla la gorge afin de nous montrer un transport qui approchait.
Peu de temps après, je me retrouvais sur la passerelle du ’Ruhnuk Rose’ accompagné par Yana Sundra dans une nouvelle tenue dorée qui lui allait à la perfection, avec le docteur Ordo Bassis dans une blouse blanche et T5-02 remis sur pied.
C’est alors que la Capitaine du vaisseau Carla Kryze accompagné de son second, un membre du Clan Cadera, un cousin distant que je n’avais croisé qu’à une seule occasion, il y a de ça bien longtemps,lors d’une cérémonie, firent irruption afin de nous souhaiter la bienvenue sur ce vaisseau de classe de combat Kyramud, un vaisseau de combat lourd de la flotte Mando’ade. Nous remerciâmes Carla Kryze pour le sauvetage, et je lui jurai une dette de vie. Je répondrai présent si jamais elle devait faire appel à moi, mais en ce moment ma priorité c’était Yana . Nous quittâmes le vaisseau dans le premier port civilisé et quelques jours plus tard on fêtait une cérémonie de mariage entourés par la famille de Yana sur sa planète d’origine de Ryloth.
Alors que je regardais par holo les informations sur mon clan auprès de mon épouse qui se reposait contre mon épaule, je découvris que nos aventures avaient était mises en chanson et que le nom de Zain Cadera résonnait fort maintenant au sein de notre clan. Le Patriarche m’avait élevé au rang de Capitaine de la flotte Mando’ade. Tout cela ne signifiait plus grand-chose à mes yeux maintenant que Yana était à mes côtés pour la vie, mais je fus tout de même heureux d’entendre qu’on chantait également le courage et le sacrifice de mon frère d’arme Tekan Vizla.
Quant au docteur Ordo Bassis, nous apprîmes qu’il était devenu scientifique en chef des maladies transmissibles grâce à ses recherches sur les rackgoules lors de notre séjour sur Taris, un poste important au sein de la République.
Je déposai mon holo à côté de moi et admirai le coucher de soleil sur Ryloth au moment où mon épouse m’enlaça et vint me poser un baiser tendre sur les lèvres. Nous avions échappé à un enfer mais l’avenir semblait prometteur. Aussi prometteur qu’un lever ou un coucher de soleil, et perdu dans les sourires de Yana, je savais que tout irait bien pour nous...
Auteur : Marc Fischer
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