Récidive - une fanfiction de Morglaz : Chapitre 14

mardi 4 septembre 2018
par  Dark Funifuteur
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Morglaz nous partage le quatorzième chapitre de la fanfiction mettant en scène ses personnages :
le Chapitre 1 est disponible ici
le Chapitre 2 : ici
le Chapitre 3 : ici
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le Chapitre 5 : ici
le Chapitre 6 : ici
le Chapitre 7 : ici
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Campement d’esclaves, Vaarun Dam

Perrick et Azaria se retrouvent après le repas, à l’écart du groupe. Leur conciliabule est devenu journalier, habituel. Ensemble, assis autour d’un feu qui vivote tant bien que mal, ils échafaudent un plan qui, l’espèrent-ils, peut leur ouvrir des portes, et idéalement dans ce cas précis, la porte à ouvrir serait celle du camp...

- Bien, on est d’accord ? Tu attires son attention, tu attises suffisamment sa curiosité pour le forcer à t’accorder une entrevue, et tu lui déballes ce qu’on a dit...

- Oui j’ai compris ! s’impatiente Ria.

- Je veux t’entendre le dire une fois encore.

- Raah, peste-t-elle. De toute façon ton histoire ne marchera jamais. Ce gars ne croira jamais que je suis une Sith infiltrée ou je sais pas quoi. J’vois pas pourquoi je lui demanderais de l’aide, surtout, il ne gobera jamais ça. Si j’étais infiltrée, je ne serais pas prise au piège.

- Mais je t’assure qu’il a une cervelle de busaigle !

- Pas à ce point, ce n’est pas possible. Il nous faut mieux que ça...

- Essaie toujours. Qu’est-ce que tu risques ?

- Des ennuis. Plus que toi, lui dit-elle d’un air inquisiteur.

Perrick soupire, désabusé.

- De toute façon on ne sait pas quand cet asticot va se pointer. On a sûrement encore quelques jours pour finaliser ça.

- Honnêtement Perrick, m’inventer une vie ça a marché la première fois mais là, c’est tiré par les cheveux...

Il passe la main sur son crâne. Lui n’a plus beaucoup de cheveux. Non pas qu’il soit vieux, mais le travail, les carences, la fatigue, tout cela lui a valu une calvitie précoce. Il a pourtant l’œil vif, et Ria n’y est pas pour rien : La rouge force l’intérêt et la curiosité, par nature. Son histoire, le mystère qui l’entoure, le mélange de sauvagerie et de patience qui l’habite, et puis surtout, cette faveur qu’elle lui fait à lui d’être, en quelque sorte, son confident... Perrick se sent vivant à nouveau. Certes, Ria lui fait peur, sa carnation, son regard de feu qui semble vous transpercer, sa conception et sa prédisposition à tuer sans hésiter en font une prédatrice, mais quoi de plus vivifiant que de sentir le danger sur soi, la possibilité de mourir à tout instant la nuque rompue par un accès de colère d’une indomptable Sang-Pur... On ne peut mourir que si l’on est vivant. Et il préfère la gloire d’être tué par une Sang-Pur que l’indifférence d’une mort d’épuisement dans un camp de travail d’esclaves...

- On devrait rentrer... On verra ça demain... Et même s’il revient demain, on fera rien, on attendra la prochaine fois. On est loin d’avoir fini ce chantier de toute façon, alors, déstresse.

- Vas-y.

- Tu ne viens pas ?

- T’as besoin de moi pour retrouver ta tente, ver de terre ?

- On s’marre avec toi... conclut l’humain avant de la saluer de la main, tournant les talons.

La fille détourne la tête et laisse son regard se perdre sur les étendues grises de Dromund Kaas, qu’elle peut apercevoir entre les barreaux de sa cage. Une sorte de nostalgie la gagne. Ça ne fait pas longtemps qu’elle est au chantier, pas aussi longtemps que les autres, et pour la première fois, la crainte de ne jamais sortir du camp lui traverse l’esprit. Elle entoure ses genoux de ses bras et y pose son menton, abattue. Elle a à peine le temps de soupirer qu’un des cadres du chantier la ramène à la raison, la sommant de rejoindre les tentes collectives pour la nuit. Celle de Ria sera courte : Les idées fusent dans sa tête à une vitesse folle. Pourquoi ne pas tenter de convaincre les gérants du camp de l’envoyer sur Korriban, sa prétendue destination initiale ? Mais que faire une fois là-bas... Pourquoi ne pas se faire "adopter" par ce Salonius ? Vraiment quelle idée... Et mettre le feu aux tentes..? Elles sont trop imbibées d’eau, sans doute. Stupide pluie, stupide planète, stupide vie.

Et puis l’idée vient. Si simple. Si évidente. Rien ne retient Ria au sein de ce camp, comme rien ne l’empêchait de s’y introduire. Elle va partir, fuir, encore, mais avant de prendre la poudre d’escampette il lui faut un plan. Pour l’après.

Barrage de Vaarun Dam

Ria n’a que peu dormi. Elle a somnolé, tout au plus, et ce matin malgré la fatigue accumulée elle semble avoir un regain de confiance. Il faut qu’elle réfléchisse vite, et fort heureusement l’acheminement des matériaux du barrage ne sollicite aucunement l’intelligence. Les questions sont nombreuses et se bousculent dans la tête de la jeune Sang-Pur mais elle ne peut pas se permettre de se précipiter et de foncer tête baissée comme lors de sa première fuite. La preuve, ce fut un échec cuisant et elle est désormais prisonnière. Elle a tellement hâte de sortir qu’elle trépigne sur les échafaudages et qu’elle ne parvient pas à se concentrer. La fougue de la jeune fille revient au galop et ne la laisse pas réfléchir en paix. Elle sent son cœur battre à vive allure, elle ne tient pas en place, et pourtant, elle doit se forcer : Sa porte de sortie est là, et c’est avec toute les peines de la galaxie qu’elle se force à ne pas courir vers cette porte et retrouver sa liberté trop vite écourtée.

Premièrement, que sait-elle de cette planète ? Qu’il y a des villes, et que les humains et les Sith de Sang-Pur, comme elle, en sont les principaux résidents. Quoi d’autre... Que se balader avec un collier magnétique n’est pas vraiment la mode des gens libres. Qu’il y a des bêtes féroces, aussi, et pas de repas à heures fixes, dans la nature. On est en terre Impériale, donc, c’est l’Empire Sith qui est aux commandes. L’empire de l’ordre, de la sécurité, et de l’organisation. Tellement plus sécurisant que les réseaux Hutts qu’elle connaissait sur Nar Shaddaa. Ici au moins, elle en est persuadée, Ria se sentira à sa place, et de tout ce qu’on lui en a raconté, son désir le plus grand est de s’intégrer à cette société idyllique. Discipline, surveillance, ici personne n’est tué à coups de poings par des malfrats dans une ruelle, personne n’est donné en pâture à un rancor ou un slybek, et personne ne se prend pour plus important qu’il n’a le droit de l’être.

Ria secoue la tête. A essayer de réfléchir, elle s’est perdue en rêveries. En levant ses yeux dorés vers les gardes, elle remarque que l’un d’entre eux l’observe avec insistance. Peut-être est-elle trop habitée par son idée d’escapade, à tel point qu’elle montre, malgré elle, des signes qu’il se trame quelque chose d’inhabituel.

Perrick aussi, l’a remarqué. Il a les yeux rivés sur elle du matin au soir, maintenant. Ils ont un plan ensemble, il fait partie du cercle de la Sang-Pur, c’est quelque chose. Il se sent remarquable d’avoir pu l’approcher, voire l’apprivoiser ? C’est tellement prestigieux. Mais il faut qu’il sache ce qu’elle a dans la tête. Ce qu’elle ne lui a pas dit. Elle lui fait encore des cachotteries, alors qu’il donnerait tout ce qu’il a, c’est à dire pas grand chose, pour être son allié de confiance. Dès que la trêve sonne, il s’empresse d’aller à sa rencontre et lui prend le bras alors qu’elle suit le groupe, ce qui lui vaut un regard noir de la part de la rouge.

- Si je n’avais pas craint que ce soit un garde, tu aurais pris mon poing dans la mâchoire, ver de terre, aboie-t-elle d’une voix grave. Quelle est cette manie d’attraper les gens comme ça ?

Sur ces mots, elle se dégage vivement de l’étreinte.

- Ria, enchaîne Perrick de son éternel ton à demi chuchoté, la planète entière a remarqué que quelque chose se trame dans ta cervelle brillante. Dis moi...

- J’ai rien à te dire, Perrick.

- Sans moi tu serais peut-être déjà morte.

- Très bien, Perrick, merci, Perrick, au revoir Perrick, siffle-t-elle, passablement agacée, roulant les yeux au ciel, reprenant sa marche.

Il reste planté là, brisé. Il a chaud, froid, il tremble, son cœur semble à la fois s’arrêter et battre à n’en plus pouvoir, tandis que son regard se balade entre le vide et les ombres fantomatiques de ses "collègues". C’est l’électrochoc.

- Ria !

Perrick la rattrape au galop, autant que ses forces lui permettent, se gardant néanmoins d’oser toucher à nouveau la tempétueuse Sang-Pur. Cette dernière ne daigne ni s’arrêter, ni se retourner, ni lui adresser quelque mot. Alors il la suit, il est là avec elle, il sera là avec elle, autant qu’il le pourra. Il fait un peu moins le fier. Lui qui se sentait leader quand elle est arrivée, il est maintenant fidèle suiveur. Lorsqu’ils atteignent le camp, prenant avec eux leur ration, et vont s’asseoir à l’écart du gros de la troupe, il ose à nouveau parler tandis que la rouge reste concentrée sur sa nourriture.

- Bon alors, c’est quoi ton plan ? Je peux t’aider.

- Perrick, soupire-t-elle, qu’est-ce qui se passe si l’un des esclaves est pris en flagrant délit de fuite ?

 Ben.. J’sais pas, enfin je l’ai pas souvent vu. Ils nous balancent une décharge à distance, d’ailleurs tout le monde prend, tous nos colliers sont contrôlés par la même machine, j’pense que c’est pour le côté pratique... Comme ça le mec qui fuit est obligé de s’arrêter, ensuite... Les gardes le rattrapent, ça se tabasse, tout ça tout ça, enfin tu vois l’genre.

- Donc je vais t’éviter une décharge et un passage à tabac et tu vas retourner avec les autres.

- T’as trouvé un plan ? Emmène moi ! Tu me dois bien ça ! Est-ce que je t’ai barré la route quand tu t’es pointée toi ? Est-ce que je t’ai volé ta bouffe ou ta couverture, est-ce que je t’ai jetée en bas du ravin ?

- Lâche moi. J’ai pas de plan de toute façon. Mais le jour où j’en ai un, je te le dirai pas.

- T’as été énervée toute la journée de savoir si je pouvais venir avec toi, t’étais comme ça juste parce que tu savais que t’allais me faire courir un risque ?

- Non.

- Ria. Ils savent qu’on est potes, si jamais tu fuis sans moi ils vont probablement se venger sur moi !

- Tss, tu coûterais trop cher à remplacer.

- J’ai été ton ticket d’entrée ici. Sois mon ticket de sortie !

- Lâche moi !

- Regarde moi au moins !

Elle se lève d’un bond, ne capitulant pas à ses injonctions et abandonnant son repas, puis se replie dans la tente où elle a élu domicile.

À suivre...
© Morglaz McLeod


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