La caverne - une fanfiction de Morglaz : Chapitre 18
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Troisième chapitre de la seconde partie de la fanfiction mettant en scène les personnages de Morglaz, voici le dix-huitième chapitre :
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LOCALISATION INCONNUE
Ria ouvre les yeux avec peine. Allongée, il lui faut un moment pour rassembler ses esprits alors qu’elle fixe le plafond rocheux et éclairé d’une lumière dansante jaune orangée. Alors qu’elle tente de se redresser, vite stoppée par un vertige douloureux, elle a pour réflexe naturel de vouloir porter sa main à sa tête, mais l’action s’avère impossible ; la jeune Sang Pur tourne les yeux vers ce qui l’empêche de tâter son crâne et découvre qu’un genre de bracelet la retient accrochée au lit de camp où elle est installée. Ria cède d’abord à la panique, tentant de se dégager par des mouvements frénétiques qu’elle sait déjà inutiles...
Un "non" franc retentit soudain et stoppe net la jeune fille. Elle observe alors la pièce où elle se trouve, se résignant à cette seule option puisqu’elle ne peut bouger, à la fois à cause de ses entraves mais également parce qu’elle a la sensation qu’on lui martèle le crâne à la massue à chaque mouvement trop brusque.
Le lieu est un genre de grotte, une grande pièce carrée dont la sortie est à peine visible, campée par un petit couloir étroit, sombre et froid qui mène au dehors. Cette drôle de cavité est séparée en deux parties, l’une bien éclairée, sur laquelle débouche le fameux couloir, l’autre plus sombre, légèrement plus haute à laquelle on accède par trois petites marches. Ria ne distingue pas grand chose là-haut mais estime qu’il s’agit d’un lieu de couchage. Haut sur les murs, deux torches enflammées créent un éclairage chatoyant aux rayons tremblants, et la fumée s’évacue par un simple tuyau qui part vers le haut de la masse rocheuse, le tout probablement à moitié couvert, en surface, pour que la pluie ne s’insinue pas dans le conduit... A en juger par la pierre massive qui constitue l’intégralité de la décoration murale, la voûte au-dessus d’elle et même le sol, sous quelques tapis aux couleurs variables, Ria commence à réaliser qu’elle se trouve littéralement dans la falaise.
Elle cligne un peu des yeux et s’attarde sur le mobilier et les occupants ; De l’autre côté de la partie éclairée, une grande table se dresse et une personne mince et fine se tient assise, l’air occupé sur un écran portatif. A côté de Ria, un autre lit de camp. Sur lequel est assis un être humanoïde qui la dévisage intensément. A sa vue, elle sursaute et a un mouvement de recul, car elle ne l’avait pas remarqué jusque là. Alors qu’elle a ce brusque mouvement de surprise, l’être à sa droite se lève en une fraction de seconde et d’un mouvement svelte, la tient en joue avec un long bâton martial. Il semble évident qu’il est le responsable de son évanouissement d’un peu plus tôt...
"Non", réitère la voix attablée sans sourciller, faisant se rassoir le garçon tout de noir vêtu. Ria le dévisage à son tour malgré le regard transperçant de celui-ci. Ses yeux sont orange clair, piqués de touches plus sombres. Il a la peau bariolée : Sur une base rouge, à peu de choses près de la même teinte que la sienne, des dessins d’un rouge plus sombre, presque noir, habillent un crâne entièrement chauve et hérissé de petites cornes. Un zabrak. Alors, la voix ordonne à cet effrayant garde de reculer tandis que l’autre personne se lève et se tourne enfin vers Ria, pour s’approcher d’un pas félin.
C’est une femme, humaine, au crâne rasé artisanalement dont on devine les vestiges d’une chevelure. Elle demeure pourtant très belle, son visage maquillé lui apporte une féminité envoûtante et sa taille petite et mince mais à la musculature finement ciselée ne sont pas des plus difformes... Pour habiller le tout, une légère tunique blanche qui épouse parfaitement les formes de l’humaine, surmontée d’une épaulière en métal épineuse et ceinturée d’un cordon de cuir auquel est attaché un genre de matraque...
- Alors... Comment tu trouves Drex Maru ? s’enquit-elle tandis que le zabrak vient se ranger derrière elle. Oui, rit-elle d’un air distingué, il fait souvent cet effet, il laisse les gens sans voix... Bon. Je vais pas y aller par quatre chemins. Je me contrefiche de ton passé, d’où tu viens, ce genre de choses, je veux seulement savoir comment tu as atterri chez moi, histoire de savoir ce que je vais faire de toi.
Ria reste muette, méfiante, un peu désorientée de surcroît. L’humaine fait un signe au zabrak qui s’anime pour apporter à la jeune Sang Pur une collation inespérée.
- Ça devrait te délier la langue, ironise la maîtresse des lieux en lui tournant le dos pour retourner s’installer à table. Drex Maru quant à lui campe au pied du lit, immobile, surveillant Ria d’un œil ténébreux comme un prédateur guettant sa proie. Celle-ci lui rend un regard tout aussi abrupt, toisant son garde avant de croquer dans les vivres si généreusement offertes. La femme jette un oeil vers sa capture, et revient à la charge.
- Alors ? Pourquoi t’es chez moi ?
- Parce que vous m’avez attachée ici, répond Ria après quelques instants de silence, levant autant qu’il lui est possible sa main menottée pour appuyer son propos.
La chauve lui jette un regard irrité.
- Elle est drôle. Tu as parfaitement compris ce que je voulais dire. Tu devrais répondre... Sans faire la maligne. J’ai vraiment pas envie de perdre mon temps en discussions avec toi, surtout si ça ne m’est pas utile...
- Et sinon quoi ? crache Ria, pas encore impressionnée.
L’humaine se lève alors, le visage tordu d’un air furieux, et fait un geste qui s’apparente à une poussée. En même temps qu’elle s’exécute une poignée de cailloux de diverses tailles, tombés le long d’un mur, se met à léviter et se dirige à grande vitesse vers la jeune fille, s’arrêtant près de son visage, en suspension dans l’air. Drex Maru, quant à lui, s’est relevé et a fait virevolter son bâton, prêt à corriger l’intruse insolente.
- Sinon ton visage pourrait ne plus être un visage. Ensuite tu errerais, dehors, probablement mutilée, parce que te tuer ne te ferait pas endurer assez de douleurs physiques et mentales... Tu sais comment c’est, il faut souffrir, parce que la mort toute simple, c’est la solution de facilité, blablabla...
- J’ai déjà encaissé pas mal, j’pourrais faire avec.
L’humaine lève les yeux au ciel avec un soupir de diva exaspérée, tandis que les pierres en lévitation redescendent sagement se poser autour du lit de camp de la Sang Pur.
- Au moins tu sais parler.
- J’étais en fuite.
- Hm ?
- Je suis arrivée là par hasard. Je cherchais où m’abriter.
- Et "comme par hasard" tu tombes chez moi ?
- Y’a pas vraiment de porte.
- Combien ?
- Combien quoi ?
- Combien sont après toi ?
- Personne...
- Alors tu fuyais quoi ?
- La mort...
La femme secoue la tête avec un nouveau soupir, gardant son air snob.
- J.. Je sais pas, je comprends rien, je sais pas, tu y comprends quelque chose toi ? demande-t-elle au Zabrak.
- Hm-hm, répond-il en remuant défavorablement sa tête cornue.
- Tu vois, renchérit l’humaine vers Ria, il va falloir que tu ailles droit au but.
- Il va falloir que vous m’écoutiez parler de là d’où je viens pour savoir comment j’ai fini chez vous.
Son interlocutrice fait une petite moue indignée.
- Évidemment.
Alors Ria lui conte son récit, son arrivée au camp et comment elle en est sortie, sans s’attarder sur d’autres détails sordides ou plus anciens de son passé. Elle lui explique comment elle a eu à escalader la paroi rocheuse d’un profond canyon afin que celui-ci ne devienne pas son tombeau. Comment, épuisée, aveuglée par le manque de forces, elle s’est effondrée en atteignant ce qui sert d’entrée à la caverne de cet étrange duo.
- Ah, en réalité, tu t’es évanouie à cause de Drex. Il t’a assommée dès que tu as pénétré dans le couloir. Il est très à cheval sur les manières et tu ne t’étais pas annoncée.
Ria hausse les épaules, interloquée par la bizarrerie de ses hôtes.
- Et on est où ?
- Chez moi.
- Et vous êtes ?
- Moi.
- D’accord...
La Sang Pur reste muette, à court d’idées. Difficile de mettre une étiquette sur cette humaine drôlement accoutrée, qui vit dans une grotte, maîtrise manifestement la télékinésie et porte un sabre, et son Zabrak de compagnie qui campe le rôle de majordome avec son bâton de berger...
- Vous êtes un genre de... Chevalier ? Guerrière ? C’est votre garde du corps ? Vous pouvez m’le dire, j’ai personne à qui l’répéter...
- Hm-hm, répond simplement l’humaine.
- J’m’appelle Ria. J’ai été vendue comme esclave, un Twi’lek a voulu m’adopter et j’me suis échappée, et ensuite, j’me suis retrouvée au barrage...
- Je sais pas si je dois rire ou pleurer...
Ria détourne le regard, cherchant comment faire la faire changer d’avis.
- Non mais c’est vrai : Une sang-pur possédée par un... Twi’Lek ? C’est le monde à l’envers... Normalement les nobles c’est les Sang-Pur et les Twi’leks sont les esclaves, pas l’inverse, rit-elle avec dédain. Par contre, ton prénom craint, c’est affligeant.
- Euh... J’vous demande pardon ?
- Ouais tu peux.
Une fois de plus, la Sang-Pur se trouve démunie. L’humaine a la réponse facile mais difficile en revanche de rétorquer, elle a le dernier mot.. Drex Maru rit en silence dans son coin, toujours assis sur le lit jumeau de la couchette de sa prisonnière.
- Allez, tu peux faire mieux. Parce que si tes vieux t’ont donné un prénom aussi naze, ils t’ont vraiment promis à une existence moisie.
- Euh je... J’crois que je saisis pas.
L’humaine la regarde de haut, accoudée au dossier de sa chaise.
- Je m’appelle Jazbell Addaz.
- Euh, okay ?
- Jazbell Addaz, Drex Maru, je sais pas y’a rien qui te choque ? Ce sont des prénoms composés et ça claque. "Ria"... Ria, pouffe-t-elle en cherchant l’appui de Drex Maru, qui ricane avec elle. Ria c’est nul, personne ne s’en souvient. On l’entend même pas. Comment tu t’appelles ? Ria ? Quoi ? Ria. T’es obligée de répéter. C’est court, on peut le confondre avec un autre... Alors que Jazbell Addaz, y’en a qu’une. Tu comprends ? Pas étonnant que tu sois une ratée. Et pourtant t’es pas vieille.
- Je pense pas que le prénom soit...
- Tais toi je te demande pas ton avis.
Ria se tait en fronçant les sourcils, commençant à être sérieusement incommodée par l’attitude de la dénommée Jazbell Addaz.
- Tu sais, j’ai de bonnes nouvelles pour toi...
Ria ne répond pas, à l’écoute.
- On peut être qui on veut. On peut décider. Le passé on s’en fout, seul le présent compte. Et le futur, un peu. Mais... Ce n’es pas ton passé qui doit te définir. J’m’en tamponne que tu aies vécu ci ou ça, que tu aies été esclave ou adoptée par un Twi’lek, même si c’est marrant. Mais si tu penses que ce sont tes échecs passés qui font de toi ce que tu es aujourd’hui... Alors l’échec c’est toi. Si y’a que le négatif de ton passé pour te définir, t’iras nulle part. Qui a décidé qu’on choisissait pas ? Ton passé n’te définit pas.
- J’suis pas sûre de..
- Mais pourquoi tu parles ? J’ai pas fini, tu ruines mon speech là.
Jazbell soupire, s’affalant sur sa chaise. Faisant un geste à l’attention du Zabrak, elle se retourne vers la table, contrariée, tandis que Drex Maru assène un coup de matraque à la pauvre Ria, qui vacille un peu. Alors qu’elle est encore plus ou moins consciente, celle-ci décide qu’un peu de repos est un luxe qu’elle peut se permettre, vu qu’elle ne peut aller nulle part.
À suivre...
© Morglaz McLeod
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