Élève toi - une fanfiction de Morglaz : Chapitre 16
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Avec ce seizième chapitre, Morglaz débute la seconde partie de la fanfiction mettant en scène ses personnages :
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Canyon de Vaarun Dam, DROMUND KAAS
Ria est une force de la nature.
Si les semaines passées au camp de Vaarun Dam l’ont diminuée physiquement, elles ont aussi décuplé son instinct, sa force mentale et son endurance. Ria est plus proche de l’animal que de l’alien intelligente mais elle sait parfaitement ce qu’elle doit faire : Quitter ce ravin de malheur d’abord, puis trouver un abri.
La jeune rouge ne sait même plus comment elle est tombée au fond du canyon mais peu importe le passé, de toute façon, remuer les souvenirs ne ferait que l’enchaîner aux douleurs endurées jusque là. Alors elle avance et commence à longer la paroi mais rien ne semble indiquer un quelconque chemin prévu pour sortir du canyon, rien d’autre que l’échafaudage du chantier.
La rouge s’arrête en pensant à ces solutions qui n’en sont finalement pas, pousse un soupir résigner, sourcils froncés, et s’accrochant aux rochers, aspérités et racines qui sortent çà et là du mur du canyon, elle entreprend une ascension directe. C’est comme cela qu’il faut procéder. Si la situation semble confuse et sans solution, il faut seulement avancer. Quel que soit le moyen ou le prix.
Ria s’accroche tant qu’elle peut mais l’escalade n’est pas une activité facile, surtout quand on n’a rien avalé depuis un moment... Courageuse, Ria est un peu plus envahie d’effroi à chaque centimètre gagné. Elle baisse les yeux, épuisée, pour essayer de se rassurer ; hélas elle ne s’est élevée que de deux ou trois mètres et il reste plus de la moitié du mur à parcourir.
- Avance. Avance !
Elle se parle à elle même, à haute voix, cherchant sa prochaine prise. Elle tente par tous les moyens de se faciliter l’ascension en économisant ses forces mais elle n’a pour elle que sa détermination et ses prédispositions physiques amoindries par son séjour d’ouvrière.
- Ne recule pas, Ria...
Elle jette une main sur une pierre, force un peu ; la roche s’effrite et casse, créant un nuage de poussière et de petits débris qui aveuglent la Sang-Pur, celle-ci geignant de douleur. Les yeux fermés, attaqués par les poussières, elle lutte et cherche à tâtons une nouvelle prise. Elle a vu un peu plus tôt un morceau de tronc, pris dans la terre, qui ressortait. Elle pourra peut-être s’y reposer mais elle doit avant cela arriver à sa hauteur...
- Allez...
Elle ne trouve pas. Sa main ne trouve aucune prise, rien. La rouge commence à perdre patience, à lâcher, elle s’affole et cherche par tous les moyens à tenir, quitte à planter ses ongles dans la paroi, n’importe quoi tant qu’elle ne redescend pas.
Elle souffle, calme sa respiration, essuie sa main libre sur son vêtement pour se frotter les yeux.
- Tu es libre Ria.
Elle ne veut pour rien au monde rester prisonnière, ni mourir dans cette prison qu’est le long canyon de Vaarun Dam. Et alors qu’elle réalise que ce ravin pourrait non seulement être sa prison mais aussi sa tombe, elle a un regain d’énergie, de rage de vivre, d’instinct de survie, qui lui rend toutes ses forces. Grisée, elle agrippe des prises dans la paroi qu’elle n’avait même pas remarqué avant, tout son corps la brûle, elle a encore mal à cause de la raclée de la veille mais elle est inarrêtable, imperturbable.
Lorsqu’elle gravit les derniers centimètres et s’accoude enfin au sommet de ce mur, après un long moment de lutte, elle a les mains en sang et se trouve à deux doigts de s’évanouir. Mais se laisser tomber ici, après avoir fait tout ça, c’est mal connaître Ria. Sa force est mentale, mais elle-même ne contrôle plus tout à fait son propre corps : quelque chose qui la surpasse a pris possession de ses muscles et alors qu’elle croyait ne plus avoir l’énergie ne serait-ce que pour se ramasser sur elle et se relever, la voilà qui met un pied devant l’autre et avance dans la jungle sauvage. Elle ne tiendra pas longtemps et elle le sait.
La jeune Sang-Pur se rappelle de la géomorphologie de son environnement, pour y avoir couru, en fuite, plusieurs semaines plus tôt : Le relief y est très inégal, semé de creux, contrebas, canyons, cuvettes, mais aussi de pics, de monolithes, monts et falaises. Le tout baignant dans une boue perpétuelle. L’important était donc de trouver un lieu où s’abriter, n’importe quoi qui soit plus ou moins fermé, ou, en tout cas, où elle ne serait pas totalement vulnérable de toute part.
Elle cherche le creux d’un arbre, l’ombre d’un rocher, un morceau d’épave, et c’est en longeant la paroi d’un plateau qu’elle trouve un renfoncement plus profond que les autres. Sans réfléchir une seconde, elle s’y engouffre et perd connaissance.
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